Yvan Mignot
Marché de la Poésie de Bordeaux
15H00 – Halle des Chartrons
Yvan Mignot s’entretiendra avec Jean-Pierre Thibaudat autour de sa traduction Vélimir Khlebnikov
(Œuvres, 1919-1922, Verdier septembre 2017)
Né en 1942 à Saint Pardoux la Croisille (Corrèze), Yvan Mignot vit aujourd’hui en Ardèche. Agrégé de russe, il traduit et présente des auteurs ayant écrit dans cette langue. Il participe à différentes revues comme Action Poétique, Banana Split, Change, Europe, If, Petite ainsi qu’aux Comptoirs de la nouvelle BS. Egalement poète, il écrit en français et en russe.
Il interviendra au Marché de la Poésie de Bordeaux pour présenter le poète russe Velimir Khlebnikov à l’occasion de la sortie aux éditions Verdier d’un volume qui rassemble les écrits des quatre dernières années de la vie de Khlebnikov, années d’errance en Ukraine, puis entre Perse, Azerbaïdjan et Russie (Vélimir Khlebnikov, Œuvres, 1919-1922, Verdier septembre 2017).
Jean-Pierre Thibaudat
Journaliste, écrivain, conseiller artistique
Journaliste à Libération de 1978 à 2006 (successivement responsable de la rubrique théâtre, journaliste culture, correspondant à Moscou, grand reporter), d’avril 2006 à avril 2016 conseiller artistique du festival Passages (Nancy puis Metz), création du blog « Théâtre et balagan » en 2007 sur Rue89 jusqu’en février 2015 et depuis cette date tenue du blog « Balagan » sur Mediapart.
Vélimir Khlebnikov
Vélimir Khlebnikov, de son vrai nom Viktor Vladimirovitch Khlebnikov, Vélimir étant un pseudonyme, est un poète, dramaturge et écrivain russe, né le 28 octobre 1885 et mort le 28 juin 1922.
En mai 1919, la révolution a eu lieu et elle a radicalement donné son visage au XXe siècle. Khlebnikov quitte Moscou, une petite valise à la main : « Je vais dans le Midi, c’est le printemps. »
Vélimir Khlebnikov – ŒUVRES (1919-1922)
« Je pense écrire une chose dans laquelle l’humanité, 3 milliards, participerait et où elle serait obligée de jouer. Mais la langue habituelle ne convient pas pour la chose, il va falloir pas à pas en créer une nouvelle.« (lettre de V. Khlebnikov à Maïakovski le 18 février 1921).
Toute sa quête est là : « le plus grand des poètes russes« , admiré de Mandelstam, Pasternak, Tsvetaeva, dynamite le langage, et façonne une langue nouvelle – « langue des oiseaux« , « langue stellaire » -, il cherche la voie qui mène à « la langue d’outre âme universelle« . « À le dire abruptement : les révolutionnaires ont cherché la langue de la révolution,Khlebnikov l’a trouvée« , écrit Yvan Mignot, son traducteur.
La vie errante de Khlebnikov fut, dans le même mouvement, création et quête incessantes à travers les langues, les lieux, les temps, les civilisations.
Déguenillé sur les routes de la Russie, faute de valise, il transportait ses manuscrits, les dernières années, dans ce qui lui tenait lieu de taie d’oreiller… Il est mort d’épuisement et de gangrène à l’âge de 37 ans dans un village près de Novgorod…
Il avait quitté Moscou en 1919 pour un des points les plus brûlants de la guerre civile, pendant plus de trois ans avait erré autour de la Caspienne, puis en Azerbaïdjan, au Daghestan, en Perse avant de revenir vers le delta de la Volga…
Il écrivait dans l’urgence et tout entrait dans ses mots, l’impitoyable réalisme de l’histoire du temps présent, de la guerre civile, infusé de violence et de beauté, et le lyrisme cosmique du déchiffrement du monde et de la quête de lumière…
« Et les fleuves azur sont les marque-pages
où le lecteur lit
où est l’arrêt des yeux qui lisent »
Yvan Mignot agrégé de russe, poète et traducteur, après des années de recherche et de compagnonnage avec l’œuvre de Khlebnikov, nous donne accès à « l‘affolante modernité de la langue de ce messager du temps« : il a rassemblé dans Œuvres (1919 -1922) paru chez Verdier, proses, contes, lettres, fragments, poèmes des dernières années, les années de la maturité de V. Khlennikov. Ce livre est une somme magnifique et un événement.