[column-half-1]Alex Diep
André Marcon
Aurélienne Brauner
Chantal Maillard
Christian Loustau
Compagnie Asparas Théâtre
Cyprien Semayne
David Buatois
Dominique Pasqualini
Emmanuel Hocquart
Éric Audinet
Éric Sanson
Jean-Christophe Bailly
Jean-Pierre Thibaudat
Katy Bernard
Laurent Albarracin
Lionel Mazari
Marie Beaupuy
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Marie-louise Chapelle
Marie Cosnay
Marie de Quatrebarbes
Marie-Hélène Lafon
Mathieu Potte-Bonneville
Mathieu Riboulet
Omar Youssef Souleimane
Pascal Poyet
Salah Al Hamdani
Solène Pougnet
Thierry Metz
Thomas Clerc
Tristan Liehr
Velimir Khlebnikov
Yvan Mignot
Yves Ouallet[/column-half-2]
Marie-Hélène Lafon
Les pays et l’ardente incarnation…
Le « pays premier » de M.H. Lafon, c’est le Haut-Cantal où elle est née en 1962. Ce monde paysan des origines, où elle a vécu enfance et adolescence, qui disparaît « à bas bruit », ce pays perdu avec ses gens perclus de solitude et de silence, auquel elle est viscéralement attachée et dont elle s’est arrachée pour entrer dans le monde second des études et des livres, elle travaille inlassablement à l’évoquer, le convoquer, le restituer, l’incarner depuis qu’elle a commencé à écrire en 1996.
Elle a pris la parole, elle parle pour ceux à qui on ne l’a pas donnée ou qui ne savent pas la prendre, mais tiennent et se tiennent à leur place. Elle écrit pour faire droit et honneur à ce monde, à Marie, aux Santoire, à Joseph, aux « derniers Indiens »…
Et il est pour M.H.Lafon un autre pays, aussi charnellement habité et vécu : c’est la langue. « L’étreinte », « l’empoignade » : ces mots lui viennent pour parler de son corps à corps avec la langue, de son travail tenace pour « faire rendre gorge » au réel qui la happe et l’émerveille, pour « écrire sous la peau de ses personnages » ; il s’agit de « flairer », « creuser », « ruminer », « malaxer », « mâcher » la matière verbale, c’est « sensuel », « terrien », « organique ».
La radicalité et la violence de ses textes viennent de là -du pays premier-, mais en viennent aussi la grâce et la jubilation qui portent cette « écriture à l’os » et aussi ce souffle qui la traverse, nous traverse et nous bouleverse. Oui, son écriture est pays où s’enraciner et ardente incarnation, « élan organique » et « feu vital ».
« Plein corps », pleine peau », M.H. Lafon lira avec M.Riboulet pour que » le corps et le verbe dansent ».
En attendant, à lire parmi ses romans et nouvelles : Le soir du chien (2001,Prix Renaudot des lycéens) ; Liturgie (2002) ; Les derniers Indiens (2008) ; L’annonce (2009, Prix des libraires, Prix Paroles d’encre, Prix Marguerite Audoux) ; Les Pays (2012, Prix du style, Prix Arverne) ; Joseph (2014) ; Histoires (2015, Prix Goncourt de la nouvelle) ; Nos vies (2017).
Les textes de M.H. Lafon sont publiés chez Buchet-Chastel (et pour certains en éditions de poche).
Mathieu Riboulet
Entre la rage et la grâce…
Mathieu Riboulet, c’est d’abord une voix, une écriture tendue et tranchante, sensuelle et fervente. Entre récit et roman, ses textes portent au plus haut l’exigence d’une langue vibrante à la poésie incandescente. Écrire pour célébrer et « en découdre », dans un même élan ardent. Creuser ce qui reste invisible, se dérobe à nous et demeure inépuisable : la question des corps et du désir, le lien entre sexualité et politique, la violence et la beauté indémêlables. Dans son œuvre, usage des corps, du monde et de la liberté se conjuguent pour « rendre justice » à nos existences-poétiquement et politiquement. La littérature comme un combat et une action de grâces.
Né en 1960, M. Riboulet a d’abord réalisé des films, après des études de lettres et de cinéma avant de se consacrer à l’écriture depuis 1996. D’abord publié chez Maurice Nadeau et Gallimard, il est lié depuis 2008 aux éditions Verdier.
A lire : Le corps des anges, Gallimard 2005 ; L’Amant des morts, Verdier 2008 -prix de l’Estuaire 2008-2009 ; Les Œuvres de miséricorde, Verdier 2012 -prix Décembre 2012 ; Prendre dates, Paris, 6 janvier-14 janvier 2015 avec Patrick Boucheron Verdier, 2015 ;
Entre les deux il n’y a rien, Verdier 2015 ; Lisières du corps, Verdier, 2015 ; Le regard de la source, Verdier poche, 2017.
Omar Youssef Souleimane
Né en 1987 au nord de Damas, Omar Youssef Souleymane a étudié la littérature arabe à l’université de Homs et a été correspondant de presse en Syrie de 2006 à 2010 pour de nombreux journaux arabes.
Engagé en mars 2011 dans les manifestations pacifiques de Damas et Homs, recherché par les services de renseignements, il entre dans la clandestinité. Il a obtenu l’asile politique en France où il vit depuis 2012.
Poète, il a notamment publié : Je ferme les yeux et j’y vais, prix koweitien Saad Al Sabbah en 2010) ; La mort ne séduit pas les ivrognes, bilingue français/arabe (L’oreille du loup en 2014).
A lire : L’enfant oublié (Signum 2016)
Salah Al Hamdani
Né en 1951 à Bagdad, Salah Al Hamdani est un écrivain, poète et homme de théâtre français. Opposant à la dictature de Saddam Hussein, il connaît la torture et la prison en Irak. Nourri par l’œuvre de Camus, il choisit la France pour terre d’exil en 1975.
Dans son action comme dans son écriture, il s’engage contre la dictature, les guerres et le terrorisme, animé par une ardente conviction humaniste.
Il a commencé d’écrire à 20 ans dans une prison irakienne et n’a depuis cessé, en arabe et en français. Son œuvre, riche d’une quarantaine d’ouvrages, — recueils de poèmes, romans, récits — célèbre intensément et sensuellement les valeurs de la vie et de la liberté.
A lire, par exemple : Bagdad, Mon amour suivi de Bagdad à ciel ouvert (Le Temps des Cerises 2014), Je te rêve (Pippa 2015), Contrejour amoureux (Le Nouvel Athanor 2016).
Il a traduit les poèmes de Omar Youssef Souleimane publiés par Le TEMPS DES CeRISES.
Chantal Maillard
“La poesía proporciona respuestas que ni la filosofía puede darnos” (La poésie nous fournit des réponses que ne peut donner la philosophie).
Née à Bruxelles en 1951 et naturalisée espagnole en 1969, Chantal Maillard est poète et philosophe. Après avoir obtenu un doctorat en philosophie à l’Université de Malaga, elle se spécialise en Philosophie et Religions de l’Inde à l’Université hindoue de Bénarès. De retour dans son pays d’adoption, elle est professeur d’Esthétique et de Philosophie des Arts à l’Université de Malaga jusqu’en 2000. A partir de 1998 elle collabore, avec ABC et El País, qui sont parmi les principaux journaux espagnols.
Auteur de carnets et d’essais, elle est aussi poète et reçoit en 2004 le Premio Nacional de Poesía (Prix national de Poésie) pour Matar a Platón (Tuer Platon) et en 2007 le Premio de la Crítica (Prix national de la Critique) pour Hilos (Fils, pluriel de “fil” – Voir : Note de lecture « Fils »). Elle a également traduit et édité l’œuvre de Henri Michaux et est aussi connue par ses efforts pour faire connaître la philosophie indienne.
S’articulant autour de sensations physiques, de sentiments, de situations simples, l’écriture de Chantal Maillard est vive, syncopée. Elle va de l’avant, puis, comme interrompue par des interrogations qui vont au plus profond de nos préoccupations ou bien paralysée par les insuffisances du langage même, son souffle semble se perdre. Pourtant, bien vite elle reprend son rythme, avec des phrases courtes, incisives, des infinitifs percutants, des mots qui nous interpellent… Cette écriture peut parfois paraître sèche mais elle nous touche incontestablement.
A l’occasion de la venue de Chantal Maillard au Marché de la Poésie de Bordeaux, la Librairie Olympique publie pour la première fois en France et en version bilingue Escribir, une litanie lyrique, une réflexion sur la vie et la mort, une poésie des plus intenses et émouvantes.
A lire :
pour les hispanisants
- Matar a Platón (Barcelone, Tusquets, 2004, Prix national de poésie 2004).
- Hilos (Barcelone, Tusquets, 2007, Prix national de la Critique et Prix national de la Critique d’Andalousie en 2008).
pour ceux qui ne lisent pas l’espagnol
- Fils (trad. de Pierre-Yves Soucy, Le Cormier, 2016).
- Écrire (trad. de Stéphane Chaumet, Librairie olympique, 2018) : spécialement édité pour la venue de Chantal Maillard à Bordeaux, ce livre sera disponible au Marché de la Poésie, à la Librairie olympique, à l’Institut Cervantes et sur le site à « Librairie » : Écrire.
Lionel Mazari
Lionel Mazari est comédien à Marseille. Il a joué dans des pièces du répertoire classique et moderne de Molière à Sartre, de Feydeau à Ionesco en passant par des adaptations de Aragon, Hugo, Rimbaud et bien d’autres encore. Il a également mis en scène et interprétés des spectacles adaptés d’œuvres de Dostoïveski, Jean-Jacques Rousseau, Malcolm Lowry, André Velter… C’est d’ailleurs une adaptation de l’œuvre de Thierry Metz qu’il viendra présenter au Marché de la Poésie de Bordeaux.
Mais, Lionel Mazari n’est pas que comédien. Il est aussi auteur, poète. Ces textes ont été publiés par des revues et éditeurs tels que Noir et Blanc, Décharge, Polder, L’Anacoluthe, De l’autre côté du mur, Inédit-Nouveau, J.C.B., Clapas, Gros Textes, Alpes Vagabondes, Autre Sud, Le coin de table, Comme en poésie, Les Archers, Traction-Brabant, Signum, Nouveaux Délits, Phoenix… Lionel Mazari possède le sens de l’image, il sait jouer avec les mots tout en donnant de la gravité à ces textes dans lesquels il aborde un large spectre de sentiments et d’émotions. Pour certains critiques, il est une voix majeure de la poésie contemporaine.
Lionel Mazari est également auteur, compositeur et chanteur. S’accompagnant à la guitare, il interprète ses textes et musiques ou, aux œuvres d’artistes qu’il aime, prête sa voix grave et chaleureuse, bien posée, qui n’est pas sans rappeler Caussimon ou Ogeret.
A lire : Le chien d’un immortel, Ed. du port d’Attache ; Les denoy-auteurs, Ed. du port d’Attache ; L’impossible séjour, Ed. The book Editions ; , Ed. The book Editions.
Yves Ouallet
Yves Ouallet est Maître de Conférences en Littérature comparée et en Littérature française des XXe -XXIe siècles à l’Université du Havre. Il anime aussi un atelier d’écriture à l’École d’Art de Rouen et du Havre. Il a d’abord réfléchi sur le temps en littérature (Temps et fiction, Presses Universitaires du Septentrion, 2001). Il s’intéresse depuis toujours aux rapports que l’espace littéraire entretient avec l’origine (Raymond Queneau, le mystère des origines, dir. Yves Ouallet, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2005), la philosophie, la musique, la peinture (Autoportrait et altérité, dir. Yves Ouallet et Sandrine Lascaux, PURH, 2014).
En ce moment, il s’interroge plus particulièrement sur la survie poétique, les enjeux anthropologiques et éthiques de l’écriture (L’écriture et la vie, tome I – Inscriptions, Éditions Phloème, 2015, L’écriture et la vie, tome II – La survie poétique, Éditions Phloème, 2016, L’écriture et la vie, tome III – Éthique et écriture, Éditions Phloème, 2016). Il préfère désormais les hypothèses et les conjectures aux thèses. Dernières conjectures : l’identité poétique, le corps poétique, le désoubli, la pensée errante (La pensée errante, en préparation). Il a toujours hésité entre la vie philosophique (Petit traité des émotions, Essai, septembre 2017), et la vie poétique (Mer d’Aral, poèmes, à paraître en 2018).
Laurent Albarracin
Né à Angers en 1970, vivant en Corrèze depuis 1995, Laurent Albarracin est poète, chroniqueur et éditeur.
Il publie ses premiers poèmes dans de petites structures éditoriales tout en participant de 1995 à 2003 à l’aventure du Jardin ouvrier, la revue du poète Ivar Ch’vavar.
Le Verre de l’eau (Le Corridor bleu, 2008) réunit ses premiers textes. Par la suite, il a notamment publié Le Secret secret (Flammarion, 2012), Herbe pour herbe (Dernier télégramme, 2014) et Cela (Rougerie, 2016). Il est également l’auteur de deux études publies aux éditions des Vanneaux, l’une sur Louis-François Delisse en 2009, l’autre sur Pierre Peuchmaurd en 2011.
Parallèlement à son travail d’écriture, il développe une activité d’éditeur avec sa maison Le Cadran Ligné et de critique en participant au site Poezibao ainsi qu’à la chronique de Poésie sur celui de Pierre Campion (Images de la poésie).
André Marcon
Acteur possédé
André Marcon, « acteur possédé« , travaille les textes » comme un musicien travaille sa partition ». La voix unique -« au bout du corps » portée par le souffle, pulsant le rythme- et toute la puissance d’être de ce passeur de mots hors normes habitent le texte, en font circuler l’énergie et les sens dans la jubilation de la parole.
Le travail de ce « mangeur de langues » est tout particulièrement lié au théâtre de Valère Novarina, dont il est depuis 1986 l’exceptionnel interprète avec Le Discours aux animaux, le Monologue d’Adramalech, L’origine rouge, Je suis… (élu Meilleur comédien pour Le Discours aux animaux).
Dans les mises en scène d’A. Vitez, de R. Planchon, B. Sobel, J.P. Vincent, Luc Bondy, A. Françon, G. Lavaudan, D. Bezace, M.Didym, il a joué Gogol, Goldoni, Shakeaspare, Molière, Feydeau, Brecht, Pinter, Yasmina Reza…
Au cinéma, dans plus de 40 films, il a été dirigé par J. Rivette, O. Assayas, B. Bonnello, L. Belvaux, B. Jacquot, Mia Hansen Love, X. Gianolli, G. Gallienne, A. Dupontel (En 2016, César du meilleur acteur pour un second rôle dans Marguerite de X. Gianolli).
Dans une vingtaine de films et dramatiques pour la télévision, il incarne aussi des personnages forts et singuliers, et toujours, sa voix, son phrasé étonnent…
André Marcon donc, ou un inlassable et ardent corps à corps avec les mots.
Le Marché de la Poésie lui a donné carte blanche. il nous fera entendre le début du chapitre XIII du roman de James Joyce ULYSSE (1922), intitulé NAUSICAA, dans la traduction de Patrice Drevet.
Marie Cosnay
Entre textes antiques et préoccupations contemporaines
Pour Marie Cosnay, professeur de lettres classiques, écrivain, traductrice de textes antiques-elle est aussi blogueuse à Mediapart et militante engagée dans la cause des migrants – , »les histoires se présentent . L’Histoire aussi. »
Romans, récits , traductions, chroniques, blogs, activités en résidence – en prise étroite avec le réel-… Marie Cosnay multiplie les entreprises d’écriture, joyeuses, ardentes, portées par la passion d’un engagement entier dans les textes et dans la réalité .“Passent, dans les livres et les fictions, les expériences, transformées. Passent aussi plein de personnages rencontrés, mais ils ont subi, pour se retrouver là, des métamorphoses. Ils sont augmentés d’autres, ils sont méconnaissables. Ovide, quel jeune homme!”.
Ainsi, son extraordinaire traduction des Métamorphoses du poète latin Ovide, publiée en 2017 aux éditions de l’Ogre et couronnée par le prix Bernard Hoepffner, nous donne-t-elle accès immédiat à la modernité du texte d’Ovide, au croisement du récit fantastique, de la poésie et de la réflexion politique.
Elle nous donne à lire en vers libres les 12000 vers de ce livre monstre, ce fabuleux récit de récits, cette épopée traversée par l’imaginaire, l’érotisme, le comique, où tout se transforme et se métamorphose -les dieux, les hommes, la nature … Et elle renoue avec la langue du poète, dans sa liberté et son inventivité et rend à cette histoire de corps et de désir sa dimension orale, populaire, “adressée”.
Il y a aussi maintenant ce projet dont elle parle, auquel elle tient beaucoup et dont elle travaille à lancer l’idée et le désir : « l’écriture collective, partagée d’une immense épopée contemporaine et orale« . L’aventure est dans la langue .
A lire, parmi les récentes publications de Marie Cosnay :
- Les Métamorphoses d’Ovide, éditions de l’Ogre, 2017.
- Aquero, éd. de l’Ogre.
- Jours de répit à Baïgori, Créaphis, 2016.
- Vie de H.B. , Nous, 2016.
- Cordelia la guerre, éd. de l’Ogre, 2015.
- Sanza lettere, éd. de l’Attente, 2015
Solène Pougnet
Musicienne, violoniste, chanteuse, comédienne, Solène Pougnet s’intéresse particulièrement aux formes artistiques mêlant performance et improvisations.
Elle a joué dans des formations musicales aux styles variés (rock, rap, flamenco, chanson, jazz), des spectacles de théâtre ou d’autres formes courtes mêlant danse et improvisations.
Formation : violon classique avec Giorgio Bocci ; violon jazz avec Pascal Rauzet et à l’Ecole de Musique Didier Lockwood ; théâtre à la fac arts du spectacle à Bordeaux ; danse improvisée avec Gabrielle Reix.
Au Marché de la Poésie de Bordeaux, Solène Pougnet accompagnera Christian Loustau pour une lecture scénarisée de l’Ode maritime de Pessoa.
Vélimir Khlebnikov
Vélimir Khlebnikov, de son vrai nom Viktor Vladimirovitch Khlebnikov, Vélimir étant un pseudonyme, est un poète, dramaturge et écrivain russe, né le 28 octobre 1885 et mort le 28 juin 1922.
En mai 1919, la révolution a eu lieu et elle a radicalement donné son visage au XXe siècle. Khlebnikov quitte Moscou, une petite valise à la main : « Je vais dans le Midi, c’est le printemps. »
Vélimir Khlebnikov – ŒUVRES (1919-1922)
« Je pense écrire une chose dans laquelle l’humanité, 3 milliards, participerait et où elle serait obligée de jouer. Mais la langue habituelle ne convient pas pour la chose, il va falloir pas à pas en créer une nouvelle.« (lettre de V. Khlebnikov à Maïakovski le 18 février 1921).
Toute sa quête est là : « le plus grand des poètes russes« , admiré de Mandelstam, Pasternak, Tsvetaeva, dynamite le langage, et façonne une langue nouvelle – « langue des oiseaux« , « langue stellaire » -, il cherche la voie qui mène à « la langue d’outre âme universelle« . « À le dire abruptement : les révolutionnaires ont cherché la langue de la révolution,Khlebnikov l’a trouvée« , écrit Yvan Mignot, son traducteur.
La vie errante de Khlebnikov fut, dans le même mouvement, création et quête incessantes à travers les langues, les lieux, les temps, les civilisations.
Déguenillé sur les routes de la Russie, faute de valise, il transportait ses manuscrits, les dernières années, dans ce qui lui tenait lieu de taie d’oreiller… Il est mort d’épuisement et de gangrène à l’âge de 37 ans dans un village près de Novgorod…
Il avait quitté Moscou en 1919 pour un des points les plus brûlants de la guerre civile, pendant plus de trois ans avait erré autour de la Caspienne, puis en Azerbaïdjan, au Daghestan, en Perse avant de revenir vers le delta de la Volga…
Il écrivait dans l’urgence et tout entrait dans ses mots, l’impitoyable réalisme de l’histoire du temps présent, de la guerre civile, infusé de violence et de beauté, et le lyrisme cosmique du déchiffrement du monde et de la quête de lumière…
« Et les fleuves azur sont les marque-pages
où le lecteur lit
où est l’arrêt des yeux qui lisent »
Yvan Mignot agrégé de russe, poète et traducteur, après des années de recherche et de compagnonnage avec l’œuvre de Khlebnikov, nous donne accès à « l‘affolante modernité de la langue de ce messager du temps« : il a rassemblé dans Œuvres (1919 -1922) paru chez Verdier, proses, contes, lettres, fragments, poèmes des dernières années, les années de la maturité de V. Khlennikov. Ce livre est une somme magnifique et un événement.
Yvan Mignot dialoguera avec Jean-Pierre Thibaudat, journaliste, critique et écrivain qui connaît bien et admire l’œuvre et le travail de son traducteur.
Yvan Mignot
Né en 1942 à Saint Pardoux la Croisille (Corrèze), Yvan Mignot vit aujourd’hui en Ardèche. Agrégé de russe, il traduit et présente des auteurs ayant écrit dans cette langue. Il participe à différentes revues comme Action Poétique, Banana Split, Change, Europe, If, Petite ainsi qu’aux Comptoirs de la nouvelle BS. Egalement poète, il écrit en français et en russe.
Il interviendra au Marché de la Poésie de Bordeaux pour présenter le poète russe Velimir Khlebnikov à l’occasion de la sortie aux éditions Verdier d’un volume qui rassemble les écrits des quatre dernières années de la vie de Khlebnikov, années d’errance en Ukraine, puis entre Perse, Azerbaïdjan et Russie (Vélimir Khlebnikov, Œuvres, 1919-1922, Verdier septembre 2017).
Jean-Pierre Thibaudat
Journaliste, écrivain, conseiller artistique
Journaliste à Libération de 1978 à 2006 (successivement responsable de la rubrique théâtre, journaliste culture, correspondant à Moscou, grand reporter), d’avril 2006 à avril 2016 conseiller artistique du festival Passages (Nancy puis Metz), création du blog « Théâtre et balagan » en 2007 sur Rue89 jusqu’en février 2015 et depuis cette date tenue du blog « Balagan » sur Mediapart.
Il sera au marché de la Poésie de Bordeaux pour s’entretenir avec Yvan Mignot sur Œuvres de Vélimir Khlebnikov.
Compagnie Asparas Théâtre
Fondée en 1994 à Bordeaux par Henri Bonnithon, la Compagnie Apsaras Théâtre s’est donnée pour objectif de proposer à un large public un travail conciliant formes théâtrales traditionnelles et sujets contemporains. Un groupe de recherche et de création se constitue peu à peu, réunissant comédiens, plasticiens, danseurs et musiciens. Au fil des ans, plusieurs spectacles se sont succédés, en abordant les sujets les plus divers : la migration, la relation Orient/Occident, l’immortalité à travers les contes, les faits divers ou encore les questionnements du couple.
Depuis son origine, la Compagnie Apsaras Théâtre a développé, en parallèle avec ses activités de création, une action pédagogique qui lui paraît à la fois essentielle et complémentaire. Apsaras Formation propose ainsi des stages thématiques pour des publics amateurs et professionnels. C’est dans cette optique notamment que la compagnie a pensé son projet de lieu : Le Cerisier.
La Compagnie Apsaras Théâtre proposera au Marché de la Poésie de Bordeaux le spectacle Des secrets comme des poèmes à destination des jeunes enfants.
Christian Loustau
Après le conservatoire de Bordeaux et des débuts professionnels au
« Théâtre en miettes », Christian Loustau a joué au théâtre de nombreux auteurs (Molière, Shakespeare, Marivaux, Brecht, mais aussi Gabily, Fosse,Parker ou Penhall…), sous la direction de différents metteurs en scène (Th.Lavat, J-M Broucaret, L.Laffargue, J-P.Nercam, F.Mauget, G.Tiberghien…). Il a aussi joué et chanté avec la Compagnie Vieussens (07-13).
On a pu également le voir dans de nombreux téléfilms (S.Moati, F.Luciani, M.Sibra, A.Tasma…) et films ( A.Zulawsky, J-P Rappeneau, Les frères Larrieu, S.Nebbou …).
On a pu le voir dernièrement dans « Premier amour » de Samuel Beckett et « Abel et Bela » de Robert Pinget, avec la compagnie Tiberghien.
Au Marché de la Poésie de Bordeaux, Christian Loustau proposera une lecture scénarisée de l’Ode maritime de Pessoa.
David Buatois
Auteur, compositeur, interprète de chanson française, David Buatois est également dramaturge et metteur en scène. Il enseigne l’éducation musicale en collège et l’écriture de texte à l’Université.
Il vit et travaille en Aquitaine.
Au Marché de la Poésie de Bordeaux, il accompagnera musicalement Lionel Mazari lors de l’hommage à Thierry Metz, avec lequel il fut l’ami.
Thierry Metz
L’urgence des mots
Avec le spectacle de Lionel Mazari consacré à l’œuvre du poète Thierry Metz, (samedi 11 mars à 20h30), il s’agit d’entrer dans une expérience où l’existence et les mots coïncident-en vérité, en émotion, dans l’évidence de la beauté même.
Lionel Mazari -accompagné en musique par David Buatois- dans une intimité fraternelle avec l’écriture et le parcours de Thierry Metz, construit pour nous une approche de l’œuvre à la fois limpide, grave et légère, qui va au plus profond.
Il nous donne à éprouver la quête qui fut celle de Thierry Metz : dire la réalité la plus élémentaire, dans l’urgence, dans l’attachement et l’arrachement à la vie, et par là même tenter de « rejoindre », par une grâce obscure, ce qui se cache de l’énigme même du monde et de nos vies. « Je ne cherche/par un homme/ou par une rose/qu’à rejoindre ce que je n’atteindrai jamais/je n’ai que quelques mots pour y parvenir et quelques journées. »
Thierry Metz (1956-1997) ne se sentait exister que quand il écrivait. Pour vivre, il a été manœuvre sur des chantiers de construction, ouvrier agricole, employé dans une bibliothèque-sans cesser d’écrire. « Je suis dans mes mots. Jusqu’à l’écriture. J’appartiens à ce qui est dit du chemin./Alors je peux charger le jour sur mon épaule et monter/Et partir/Vers la maison de mes mains. »
Jusqu’à son suicide en 1997, il a écrit comme s’il « résistait » et s’est tenu à « l’outil des mots ».
Grâce au spectacle de Lionel Mazari nous pourrons sentir et comprendre, dans le mouvement de l’émotion ,ce qu’écrivait TH. Metz :
« Une autre lecture commence
toujours une autre
avec deux mots :
ici : qui accueille
là-bas : qui raccompagne.
Deux mots pour se déplacer. »
Petite sélection à lire :
- Sur la table inventée (Jacques Brémon, 1998 – prix Voronca 1989)
- Dolmen, La demeure phréatique (Cahiers Froissart – prix Froissart 1989)
- Carnet d’Orphée (Les Deux Siciles, 2011)
- Terre – Opales (Pleine Page 1997)
- Le Journal d’un manœuvre (Gallimard, l’Arpenteur, 1990)
- Lettres à la Bien Aimée (Gallimard, l’Arpenteur, 1995)
- Dans les branches (Opales, 1995)
- L’homme qui penche (Editions Unes, 2017)
- Poésies 1978-1997, rassemble ses poèmes jamais parus en livre (Pierre Mainard 2017)
Jean-Christophe Bailly
Né en 1949 à Paris, Jean Christophe Bailly est philosophe, poète, essayiste, homme de théâtre.
Son œuvre vaste et diverse, »jeu de pistes infini« , à la frontière des genres, »en étoilement« , n’a de cesse de « tracer et de croiser » des voies, d’arpenter le monde et le temps, dans un cheminement porté par une curiosité passionnée et la joie de d’un perpétuel « départ en repérage« .
Sa dynamique est celle des « déplacements, des traversées, des dégagements« . Toucher à tout, explique-t-il, ce serait peut-être répondre à tout ce qui nous touche. Aussi, abolissant les frontières entre les disciplines, les genres, les époques, cherchant à comprendre à la fois ce qui singularise et relie, il poursuit sa quête pour déplier les sens toujours mouvants et échappés : langues, paysages, voyage, image, peinture, architecture, photographie, prose/poésie, littérature, autant d’entrées dans « le roman colossal, en grand et en petit » de nos vies.
Et c’est « le désir du poème » qui fonde la cohérence et l’unité de sa démarche, dans une juste et délicate attention portée aux lieux, aux animaux, à « l’insistance muette des choses« , aux êtres et aux œuvres.
Ouvrir, élargir, relier, regarder « ce qui est« , voir « ce qui n’est plus, et ce qui aurait pu être« , autant d’exigences qui donnent aussi une dimension politique à l’entreprise de Jean-Christophe Bailly dont l’œuvre peut être lue comme une immense invite.
Nous avons rendez-vous avec Jean-Christophe Bailly pour une conférence très exceptionnelle, Le recommencement du poème, le samedi 3 mars sous la Halle des Chartrons.
Docteur en philosophie, J.C. Bailly a longtemps travaillé dans l’édition et dirige toujours une collection chez Bourgois et chez Macula. Il a enseigné de 1997 à 2015 à l’École nationale supérieure de la Nature et du Paysage à Blois. Il enseigne à l’École Nationale Supérieure de Photographie à Arles. Il écrit dans des revues, donne des conférences, dans la continuité de son geste de pensée et d’écriture.
A lire, dans l’œuvre considérable de J.C. Bailly :
Essais :
- L’Élargissement du poème, éditions Bourgois, 2015
- Le Part-pris des animaux, Seuil,2013
- Poésie et Politique, La Fabrique, 2012
Récits :
- Le Dépaysement. Voyage en France, Seuil, 2011(Prix Décembre,2011)
Poésie :
-
- Blanc sur noir, William Blake and Co ,1999
- Basse continue, Seuil, 2000
Marie de Quatrebarbes
Poète, Marie de Quatrebarbes est née en 1984.
Elle est membre du comité de rédaction de remue.net et coordonne, avec Stéphane Korvin et Maël Guesdon, le collectif z : qui édite des textes à formats variables (http://zdeuxpoints.tumblr.com/) et héberge les revues Aka et La tête et les cornes. Elle a publié son premier ouvrage, Les pères fouettards me hantent toujours en 2012. Elle a également publié des textes dans différentes revues, coaltar, remue.net, ce qui secret, N4728, Rehauts, Poésie Première, Décharge, Ouste, La Passe, Rue Saint Ambroise, Petite, Neige d’août…
Avec Maël Guesdon et Benoît Berthelier, elle coordonne la revue La tête et les cornes depuis 2013.
Marie-louise Chapelle
Marie-louise Chapelle est née à Nevers en 1974. Elle a commencé à publier au tout début des années 2000 dans la revue Fin. Son premier ouvrage : mettre. est paru en 2006 au Théâtre typographique. Elle était présente dans le numéro de la revue Critique sur les « poètes intensifs », où elle était présentée par Michèle Cohen-Halimi.
Bibliographie :
- LUMIER(E), in Fin n°7, décembre 2000
- Une préface, in Fin n°8, mars 2001
- Ou (disjonction), in Fin n°16, avril 2003
- Mettre, Théâtre Typographique, 2006
- Prononcé second, Flammarion, 2010
- À la corde, Contrat main, 2010
Livres d’artiste :
avec Emmanuelle Pidoux:
- Corps finis quelconques et fractions qui s’en déduisent par la méthode d’ l’approximation successive, nov.99
- La fille avec laquelle j’allais à l’hôtel, juin 2000
- Plus-value, septembre 2001
Pascal Poyet
Né en 1970, Pascal Poyet co-dirige avec Goria les éditions Contrat maint.
Pascal Poyet réalise des lectures publiques qu’il considère comme un moment de l’écriture de textes publiés dans des livres, dont : Draguer l’évidence et Linéature (Éric Pesty éditeur, 2011 et 2012), Un sens facétieux (cipM, 2012), Au Compère (Le bleu du ciel, 2005), Causes cavalières (L’Attente, 2000-2011). Il a traduit de nombreux poètes et artistes contemporains de langue anglaise: Peter Gizzi, Revival (cipM, 2003), deux livres de « poèmes parlés » de David Antin: je n’ai jamais su quelle heure il était et accorder (Héros-Limite, 2008 et 2012), Lisa Robertson : Cinéma du présent (Théâtre Typographique, 2015), et des textes de Rosmarie Waldrop, John Baldessari, Charles Olson, Miles Champion, Lisa Jarnot, Rachel Levitsky, Uljana Wolf…
Publications :
- Une aventure de Tanger, ‘ ‘ ‘ Le Refuge en Méditerranée ‘ ‘ ‘, cipM, 2017.
- Linéature, Éric Pesty Éditeur, 2012.
- Un sens facétieux, cipM, 2012.
- Draguer l’évidence, Éric Pesty éditeur, 2011.
- Trois textes cinq définitions (avec Goria), Ink, 2010.
- Au Compère, Le Bleu du Ciel, 2005.
Éric Audinet
Éric Audinet est né à Phnom Penh en 1958. Vit successivement à Saigon, Tokyo, Saint-Denis de la Réunion, Bordeaux, Paris et Bordeaux. Il est éditeur et écrivain. Après une hypokhagne et une khagne au Lycée Montaigne à Bordeaux, des études de lettres, d’histoire de l’art et de philosophie, travaille pendant dix ans sur Proust. Enseignant et critique littéraire occasionnel, il crée trois maisons d’éditions, Quffi & Ffluk avec Olivier Cadiot et Pascalle Monnier en 1983, L’Horizon chimérique avec Jacques Sargos en 1987, les éditions Confluences tout seul en 1994, qu’il continue à diriger aujourd’hui.
Gérant de la maison de production Saisons 5, depuis 2007, il dirige avec Claire Jacquet la collection Fiction à l’Œuvre (FRAC/éditions confluences) depuis 2011.
Bibliographie:
- Élégies quatre-vingt-un(poèmes), Quffi & Fluk, 1983.
- Élégie 89 (poème), Spectres Familiers, 1989.
- Je cherche un livre(récit), William Blake and Co édit., 1991.
- Une difficile expédition (récit), 1988-1990, Spectres familiers, 1992.
- Nouvelles du sud et du nord / Où faut-il chercher l’oubli ?, en collaboration avec Baptiste, éditions Confluences, 1998.
- Cèpes, avec Jean-Luc Chapin, éditions confluences, 2007.
- Chasseur Cueilleur, avec Jean-Luc Chapin, éditions confluences, 2011.
- Pêcheur, avec Jean-Luc Chapin, éditions confluences, 2013.
Éric Sanson-Marie Beaupuy
Eric Sanson, comédien et propriétaire du Petit Théâtre, à Bordeaux. Interprète d’écrivains majeurs de la littérature française.
Marie Beaupuy, professeur de Lettres, membre de la Société des Poètes français, auteur de trois recueils de poésie, dont La Naissance du vent.
Emmanuel Hocquard
Né à Cannes en 1940, Emmanuel Hocquard passe son enfance et adolescence à Tanger. Il est co-fondateur avec Claude Royet-Journoud de l’École de Symi et a créé avec Raquel les éditions Orange Export Ltd (1969-1986. Il a également dirigé à l’ARC la section poésie/littérature (1977-1990)et fut conseiller artistique du Centre de poésie et traduction de la Fondation Royaumont,. Enfin, il a créé Un bureau sur l’Atlantique et la collection éponyme, et enseigné à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux (1992-2005, langage et écriture).
Son travail se réclame des objectivistes américains (Charles Reznikoff, George Oppen…). Il s’attache à rompre avec le lyrisme pour privilégier des formes minimalistes et descriptives. Selon Emmanuel Hocquard, le poète est « un guetteur involontaire de notre quotidien, et qui en retient ce qu’il veut en retenir… »
Livres :
- Le portefeuil (avec Raquel), Orange Export Ltd, 1973.
- 3 lettre (avec Raquel), Orange Export Ltd, 1974.
- Album d’images de la villa Harris, P.O.L, Hachette, 1978.
- Les dernières nouvelles de l’expédition sont datées du 15 février 17.., P.O.L, Hachette, 1979.
- Une journée dans le détroit, P.O.L, Hachette, 1980.
- Une ville ou une petite île, P.O.L, Hachette, 1981.
- Ærea dans les forêts de Manhattan, P.O.L, 1985, (réédition, 1997).
- Un privé à Tanger, P.O.L, 1987, réédition, 2000.
- Le cap de Bonne-Espérance, P.O.L, 1988.
- L’Invention du verre, P.O.L, 2003.
- Conditions de lumière, P.O.L, 2007.
- Méditations photographiques sur l’idée simple de nudité, P.O.L, 2009.
- …
Katy Bernard
Katy Bernard est maître de conférences d’occitan à l’Université Bordeaux-Montaigne. Elle est spécialiste de l’occitan moderne et médiéval ; plus précisément des textes littéraires (la lyrique des troubadours, romans et nouvelles) et non-littéraires (astrologie, divination, magie) de l’occitan ancien. Elle est l’auteur de Le Néant et la Joie, Chansons de Guillaume d’Aquitaine (fédérop, 2013), de Les mots d’Aliénor, Aliénor d’Aquitaine et son siècle (confluences, 2015) et de La Dame-Graal, Chansons de Rigaud de Barbezieux (fédérop, 2017).
Lors du Marché de la Poésie, Katy Bernard présentera et dédicacera son nouvel ouvrage : La Dame-Graal, Chansons de Rigaud de Barbezieux (fédérop 2017). Katy Bernard, à travers son travail de recherche et de traduction, présentera la singulière exigence de la quête amoureuse et poétique du troubadour de Barbezieux et questionnera la place de ce dernier dans le paysage littéraire médiéval tel qu’il est parvenu jusqu’à nous.
Rencontre animée par Guy Latry (professeur émérite d’occitan-Université Bordeaux-Montaigne) en présence des éditions fédérop.
Dominique Pasqualini
Dominique Pasqualini, artiste et écrivain, a fondé en 1984 avec Jean François Brun l’agence artistique Information Fiction Publicité (IFP). Il a créé et dirigé l’École Média Art à Chalon-sur-Saône. Il est le co-éditeur des éditions Motion Method Memory aux Presses du Réel. Il chante également au sein du groupe de rock HMMM. Depuis le 1er avril 2017, il dirige l’école des Beaux-Arts de Bordeaux où il entend, comme il l’explique dans Rue89Bordeaux, « développer un projet esthétique, écosophique et politique, permettant de redonner à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux une place plus significative au niveau national et international, notamment en redéfinissant des lignes de recherche et en lançant de nouveaux partenariats artistiques, éducatifs et économiques. »
Thomas Clerc
Poète et performeur
Si vous voulez faire l’expérience d’une liberté radicale et décalée, d’une traversée iconoclaste des formes, des styles et des genres, si vous voulez explorer un objet hybride, étrange et paradoxal, il vous faut entrer dans Poeasy de Thomas Clerc avec ses 751 poèmes classés par ordre alphabétique.
Sa venue au Marché de la Poésie le 4 mars pour une lecture performée de Poeasy est un événement.
Son portrait? On le trouve à la fin de Poeasy :
Il vit
il lit
il écrit
Avant Poeasy (L’Arbalète/Gallimard), 2017, il publie, toujours à L’arbalète/Gallimard : Paris, musée du XXIe siècle. Le 10e arrondissement, 2007 ; L’homme qui tua Roland Barthes et autres nouvelles, 2010 (Grand Prix de la nouvelle de l’Académie française)
Intérieur, 2013.
Né en 65 à Paris où il vit et travaille, Thomas Clerc est maître de conférence, a fait l’édition critique de l’œuvre de Guillaume Dustan chez P.O.L, du cours de Roland Barthes au Collège de France intitulé Le Neutre au Seuil ; critique littéraire, chroniqueur à France Inter, à Libération, performeur… vies multiples de qui n’est jamais là où on l’attend…
Dans Poeasy, journal, feuilleton, « piège à méditations », lyrique, politique, narratif, autobiographique, etc., Thomas Clerc se fragmente et fragmente le monde à l’infini, « parle de tous et de riens », entremêle l’intime et le collectif, le savant et le populaire, la gravité et la drôlerie, se décale et décale tout, pastiche, invente, joue, provoque et surprend…
A contre-courant, à contre-temps, en avant, à côté, il hybride, brasse, métisse les formes et les thèmes dans une dynamique et une relance incessante du mouvement…
Il traverse le réel à partir de la quotidienneté triviale, se lance et nous lance allègrement dans sa cartographie d’aventures et d’expériences : le monde, le moi, la littérature et la langue y dansent, en ordre alphabétique/en désordre inquiet qui fait « dinguer l’esprit de sérieux »…
L’Abécédaire est « une scène » et Thomas Clerc, « artiste de variétés », arpentera le territoire de sa Poeasy pour le public du Marché de la Poésie le dimanche 4 mars à 16h/17h au long cours d’une lecture performance. Et, en guise de préambule, ceci :
« J’aime
le monde, le bruit du monde, le silence
du monde, les gens du monde et le monde
des gens
ce qui ne signifie nullement que j’aime
ce monde. Mais alors plus forte
est la contradiction, plus violente
est la scène. »
Mathieu Potte-Bonneville
Mathieu Potte-Bonneville, né en 1968, est philosophe, spécialiste de l’œuvre de Michel Foucault, maître de conférence à l’École normale supérieure de Lyon, responsable du pôle « Idées et Savoirs » à l’Institut français.
On peut l’entendre sur France Culture dans l’émission La Grande Table dont il est un invité régulier. On peut le lire dans la revue Vacarme dont il est le co-fondateur et qui -« entre art et politique » -invente une réflexion « à la croisée de l’engagement politique, de la création artistique et de la recherche« . « La ligne poétique » a été dès le premier numéro (1997) l’une des composantes de « l’identité de la revue« .
En 2016, il a exercé sa réflexion sur Games of Thrones (Le Trône de Fer).
Mathieu Potte-Bonneville est en particulier l’auteur de :
- Michel Foucalt, l’inquiétude de l’histoire, PUF, 2004.
- Amorces, Les Prairies ordinaires, 2006.
- Game of Thrones, Série noire, Les Prairies ordinaires, 2015.
- Recommencer, éditions Verdier, 2018.
« La reprise » -comme « relance et reprisage« – est peut-être la question politique par excellence…. Commencer, recommencer, reprendre -comment est-ce possible?
Conférence très attendue donc de Mathieu Potte-Bonneville au Marché de la Poésie le dimanche 4 mars car il a l’art et l’exigence de « faire du concept une fête« , de « travailler à rouvrir l’interstice » et de « scruter au milieu du désastre la fleur du possible« , la joie du possible.
Tristan Liehr, violon
Né en 1989, diplômé à l’âge de 15 ans de cinq Premiers Prix (violon, musique de chambre, …) au CRR de Saint-Maur, Tristan Liehr poursuit ses études de violon au Conservatoire de Paris dans la classe de Florin Szigeti, puis à la Schola Cantorum auprès de Jean Lénert, avant de partir se perfectionner au CNSM de Lyon dans la classe de Vladimir Nemtanu et Kazimierz Olechowski, dont il sort avec un Master mention Très Bien en 2014.
Très vite passioné par l’orchestre, il intègre dès 2011 le prestigieux Gustav Mahler Jugendorchester fondé par Claudio Abbado, puis désireux d’approcher le répertoire contemporain, il rejoint en 2013 l’orchestre de l’Académie du Festival de Lucerne dirigée par Pierre Boulez.
Alors à peine âgé de 25 ans, son expérience est déjà considérable puisqu’il a eu l’opportunité de se produire dans de très nombreuses grandes salles de concert à travers le monde (Concertgebouw à Amsterdam, Royal Albert Hall et Barbican Centre Hall à Londres, Opéra de Dresde, Théâtre des Champs Elysées à Paris, Grosses Festspielhaus de Salzbourg, KKL de Lucerne, Philharmonie de Madrid, Musikverein de Vienne, Megaron à Athènes, Suntory Hall à Tokyo, Shirakawa Hall de Nagoya, Symphony Hall d’Osaka, …), sous la direction de célèbres chefs d’orchestre (Sir Colin Davis, William Christie, Daniele Gatti, Emmanuel Krivine, …).
Il donne également régulièrement des concerts en musique de chambre, notamment dans le cadre de festivals comme le festival Messiaen (La Grave au pays de La Meije), le festival de Vivoin (Sarthe), le festival de musique de Byblos (Liban), ainsi que dans de nombreuses salles de concert (salle Molière à Lyon, Grand Théâtre de Bordeaux, Opéra de Lyon, …). Ses prestations lui valent d’être rapidement remarqué par les critiques spécialisées :
« Virtuose et contrôlé, le jeu de Tristan Liehr interpelle pas sa « propreté », son assise et un flegme impressionant. » – site Anaclase (2013)
En 2013 il rejoint les rangs de l’Orchestre de l’Opéra National de Lyon comme violon tuttiste titulaire, avant d’occuper depuis septembre 2015 le poste de Premier Soliste des seconds violons à l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine.
Tristan joue un violon de Claude Pierray de 1716.
Alex Diep, violon
Né à Reuil Malmaison en 1985, Alex Diep commence le violon à l’âge de 6 ans au conservatoire de Créteil dans la classe de Pierre HOFER et obtient le Diplôme d’Etudes Musicales en 2003. La même année, il entreprend des études universitaires à la Sorbonne à Paris où il obtient un DEUG de musicologie en 2005. Parallèlement il se perfectionne auprès de Michaël HENTZ et entre en cycle de perfectionnement dans la classe de Catherine JACQUET à Créteil.
En 2005, Alex est admis au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon dans la classe de Vladimir NEMTANU et Kazimierz OLECHOWSKI, où il obtient en 2010, son Master d’interprète avec la mention très bien à l’unanimité.
Passionné de musique de chambre et d’orchestre, Alex poursuit ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon en master de musique de chambre dans la classe de Franck Krawczyk et Yovan Markovitch. Par la suite, il intègre avec le Trio Palmer la classe du Trio Wanderer au pôle supérieur de Paris où il bénéficie de précieux conseils de Jean Marc Philips, Vincent Coq, Raphaël Pidoux et Emmanuel Strosser.
Alex joue régulièrement au sein d’orchestre tel que l’Orchestre National de France, le Philharmonique de Radio France, le Capitole de Toulouse. Alex intègre l’Orchestre de l’Opéra de Lyon comme violon tuttiste en octobre 2010 puis comme 3ème solo en octobre 2015. En 2017, Alex est nommé violon solo co soliste à l’Orchestre Nationale Bordeaux Aquitaine.
Cyprien Semayne, alto
Né à Paris, Cyprien Semayne a commencé l’alto au Conservatoire à Rayonnement Régional d’Angers dans la classe François Hetsch. Après l’obtention de son Baccalauréat général, il rentre à l’École Supérieure de la Reine Sofia à Madrid dans la classe de Diemut Poppen et Jonathan Brown. Il y intègre aussi la classe de quatuor à cordes de Heime Muller. En 2015, avec le Quatuor Fondation Mutuelle Madrilène, il reçoit, des mains de la Reine Sofia, le prix du meilleur quatuor de l’école.
Depuis septembre 2015, il étudie à la Haute École de Musique de Sion en Suisse. Elève de Daniel Haefliger en musique de chambre, il remporte le prix du meilleur quatuor à corde de l’Hemu Sion, reçu par LeClavier.ch. Cyprien Semayne joue régulièrement en tant que chambriste ou soliste à travers l’Europe et a participé à plusieurs Masterclass avec notamment Atar Arad, Bruno Pasquier, le Quatuor Ysaye, Gilles Apap, le Quatuor Fine Arts, Isabel Charisius, Rachel Roberts, Wenting Kang…
Passionné de musique de chambre, Cyprien Semayne joue régulièrement en tant que chambriste dans différents festivals à travers l’Europe tel que le Festival Musikdorf à Ernen, le New Year Music Festival à Gstaad, le Festival “Concert de la Madeleine” à Genève, le Festival de Sion ou encore le World Heritage Cities Chamber Music Festival aux Îles Canaries.
Il est membre de l’Opéra National de Bordeaux Aquitaine depuis septembre 2017.
Aurélienne Brauner, violoncelle
Née en 1984, Aurélienne Brauner étudie au Conservatoire de Bordeaux dans la classe d’Etienne Péclard avant d’être admise à l’unanimité au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, à seulement 14 ans, dans la classe de Philippe Muller, où elle obtient en 2003 ses prix de violoncelle et de musique de chambre avec la mention Très Bien à l’unanimité, et la bourse Feydeau de Brou Saint-Paul qui distingue les meilleurs instrumentistes issus du Conservatoire de Paris. Elle est également diplômée en 2010 de l’Université des Arts de Berlin. Tout au long de ses études, Aurélienne a bénéficié des conseils de grands interprètes, parmi lesquels Mstislav Rostropovitch, Gary Hoffman, Ralph Kirshbaum, Natalia Shakhovskaya à Moscou et Madrid.
Très vite attirée par le répertoire contemporain, elle enregistre dès 2005 un CD «Jeunes Solistes» consacré aux œuvres pour violoncelle seul du XXème siècle grâce au soutien du Mécénat Musical Société Générale et la Fondation Meyer.
Aurélienne a été lauréate de plusieurs concours internationaux et reçu de nombreuses récompenses : en 2000 le prix de l’Académie Maurice Ravel, en 2001 le prix d’interprétation du concours Lutoslawski à Varsovie et un prix spécial à Markneukirchen (Allemagne) en 2005. Elle remporte en 2004 l’une des trois bourses britanniques de la Yamaha Music Foundation à la Royal Academy de Londres. En 2007, elle est nommée «Révélation classique 2007» par l’Adami qui lui offre une tournée en France les deux années suivantes. En 2008, elle est «Découverte» du magazine Classica Répertoire en partenariat avec France Musique où elle est l’invitée de l’émission de Gaëlle Le Gallic. Pour récompenser le début de sa carrière musicale, l’Académie des Beaux-Arts lui a décerné en 2009 le Prix de la Fondation Simone et Cino del Duca, partagé avec David Guerrier, Antoine Tamestit et Karen Vourc’h. Elle est lauréate 2009 de la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour la Vocation, promotion «Président de la République », en 2010 de la Fondation Oulmont (Fondation de France), en 2010-2012 de la Fondation d’entreprise Banque Populaire avec la pianiste Varduhi Yeritsyan. Elle a été sélectionnée en 2010 par «International Holland Music Session » pour la tournée des «New Masters on Tour». Elle a été demi-finaliste du concours Rostropovitch à Paris en 2009.
Comme concertiste, Aurélienne s’est produite aux Etats-Unis à New York et Ravinia, à Berlin, Kyoto, Santander, Verbier, à Paris au Théâtre du Châtelet et dans d’autres grandes salles parisiennes, à Aix-en-Provence, à la Roque d’Anthéron, aux côtés de grands interprètes comme Patrice Fontanarosa, David Grimal, Paul Katz, Jean-Guihen Queyras, Svetlin Roussev, François Salque, et sous la direction de Pierre Boulez. Comme soliste, Aurélienne a joué en 2011 avec l’orchestre de la Philharmonie de Baden-Baden et avec l’Orchestre national de Lille sous la direction de Laurent Petitgirard, pour la première de sa pièce «John Rabe». Ce concert a été retransmis sur France Musique et diffusé dans de nombreux pays européens. On l’a entendue avec les «Violoncelles Français» (Raphaël et Roland Pidoux, Eric-Maria Couturier, François Salque, Xavier Phillips, Emmanuel Gaugué), et en soliste avec l’Orchestre de violoncelles. Elle participe régulièrement à l’ensemble «Les Dissonances» dirigé par David Grimal. La compositrice Edith Lejet lui a dédié une œuvre pour violoncelle seul, qu’elle a créée Salle Cortot à Paris en 2012.
Elle donne également de très nombreux concerts en musique de chambre, notamment dans le cadre de festivals en France, en Suède, en Norvège et au Palazzetto Bru Zane à Venise.
Depuis février 2014, Aurélienne Brauner est de retour à Bordeaux et y occupe le poste de violoncelle solo de l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine.Elle enseigne également le violoncelle et la musique de chambre au Pôle d’enseignement supérieur de musique de Bordeaux.
Elle joue un violoncelle de Nicolas-François Vuillaume de 1859.