Valérie Rouzeau, voix originale dans le paysage poétique

VRouzeau1Valérie Rouzeau est un poète français née à Cosne-sur-Loire le 22 août 1967. Tout en écrivant, elle exerce des petits boulots avant de reprendre des études de littérature anglaise. Elle est titulaire d’une maîtrise de traduction littéraire.

Traductrice de Sylvia Plath et Williams Carlos Williams, elle a été rédactrice en chef de la revue Dans la lune, éditée de 2004 à 2011 avec Michel Fréard, directeur du Centre de créations pour l’enfance et Maison de la poésie de Tinqueux (51). Elle a également écrit des paroles pour le groupe Indochine (Comateen 2, Ladyboy et Talulla).

C’est son recueil Pas revoir édité en 1999 par Louis Dubost (Le Dé Bleu) qui l’a fait vraiment connaître. Depuis, elle a publié une quinzaine d’ouvrages, des recueils de poésie dont Pas Revoir en 1999, Va où en 2002…, des essais, sur Sylvia Plath notamment.

En 2012, elle a reçoit le Prix Apollinaire de poésie pour son recueil Vrouz.

 

Bibliographie

Œuvres

  • Je trouverai le titre après, Chambelland, Le Pont sous l’Eau (1989)
  • À tire d’elle, La Bartavelle (1989)
  • À cause de l’automne, supplément Polder n°62, revue Décharge (1991)
  • Petits poèmes sans gravité, Prix de la Crypte 1991, La Crypte (1991)
  • Les ailes et les fruits, Multiples (1992)
  • Chantier d’enfance, La Bartavelle et Le Noroît (Québec, 1992)
  • Patiences, Albatroz et Le Manège du Cochon Seul (1994)
  • Ce n’est pas le printemps, Traumfabrik (1995)
  • Pas revoir, Le Dé bleu (1999)
  • Neige rien, Unes (2000)
  • Une foule en terre foulée, traduction des poèmes en anglais par Richard Cooper, dessins de Michel Nedjar, Travioles (2001)
  • Va où, Le Temps qu’il fait (2002)
  • L’Arsimplaucoulis, douceur des Carpathes (en coll. avec Éric Dussert), Fornax éditeur (2002)
  • Valérie Rouzeau lit ses poètes, Le Temps qu’il fait (2003)
  • Sylvia Plath : un galop infatigable, J.M. Place (2003)
  • Kékszakállú, Les Faunes (2004)
  • Le monde immodérément, en collaboration avec Lambert Schlechter, Éditions nuit myrtide, Lille (2004)
  • Récipients d’air, Le Temps qu’il fait (2005)
  • Eden, deux, trois émoi, ill. de Daphné Corregan, Livre d’artiste, (2006)
  • Ce n’est pas le printemps, TraumFabriK (2007)
  • Apothicaria, Wigwam éditions (2007), prix des Explorateurs 2009
  • Gue digue don, ill. de Claude Stassart-Springer, éd. de la Goulotte (2007)
  • Mange matin, L’Idée Bleue (2008)
  • Quand je me deux, Le Temps qu’il fait (2009)
  • Je comme, ill. de Claude Stassart-Springer, éd. de la Goulotte (2010)
  • Pas revoir suivi de Neige rien, collection “la petite vermillon”, éditions de la Table Ronde, 2010
  • Vrouz, éditions de la Table Ronde, 2012
  • Ma ténèbre, éditions Contre-Allées, 2012
  • Qu’on vivre, 2014

 

Traductions

  • La Traversée in Arbres d’hiver, Sylvia Plath, Poésie/Gallimard (1999)
  • Je voulais écrire un poème, William Carlos Williams, Unes (2000)
  • Le Printemps et le reste, William Carlos Williams, Unes (2000)
  • Sélection de poèmes de Sylvia Plath in Sylvia Plath : un galop infatigable, J.M. Place (2003)
  • Son mari : Ted Hughes & Sylvia Plath, l’histoire d’un mariage”Diane Middlebrook, Phébus, 2006
  • What I Wrote / Ce que j’ai écrit, Duane Michals, Robert Delpire, 2008
  • Ariel de Sylvia Plath, Gallimard, 2009
  • Poèmes (1957-1994) de Ted Hughes ( traduits avec Jacques Darras), Gallimard, 2009

***

Extraits

 

Toi mourant man au téléphone pernoctera pas voir papa.

Le train foncé sous la pluie dure pas mourir mon père oh steu plaît tends-moi me dépêche d’arriver.
Pas mouranrir désespérir père infinir lever courir –
Main montre l’heure sommes à Vierzon dehors ça tombe des grêlons.
Nous nous loupons ça je l’ignore passant Vierzon que tu es mort en cet horaire.
Pas mourir steu plaît infinir jusqu’au couloir blanc d’infirmières.
Jusqu’à ton lit comme la loco poursuit vite vers Lyon la Part-Dieu.
Jusqu’à ton front c’est terminé tout le monde dans la petite chambre rien oublier.
(In Pas Revoir, L’idée bleue, 1999).

 

Villanelle d’un vieux papa

J’avais fini mes haricots
L’écuelle sous l’ampoule grillée
J’attendais de vivre bientôt

Mes ancêtres dans leurs sabots
Trépignaient depuis le passé
J’avais fini mes haricots

Et je buvais un noir pinot
A leur mémoire à ma santé
Espérant de vivre bientôt

J’étais le dernier des idiots
Ou le premier si vous voulez
J’avais fini mes haricots

Le front collé sur le carreau
Enfin de ma nuit relevé
J’attendais de vivre bientôt

Ici s’arrête ce lamento
Ou mes enfants vont me siffler
J’avais fini mes haricots
J’attendais de vivre bientôt

Si J’avais les jours à compter je marquerais soir après
soir mes petites croix de récompense
Je tiendrais des mois des saisons mon calendrier de
forçat mon agenda de pénélope
Ça me ferait ni chaud ni froid juillet janvier en
solitaire je traverserais les années
Si grand d’amour était en vue ou à revenir quel beau jour
je l’appellerais mon cher Ulysse et puis je choisirais
la danse plutôt que la tapisserie
Je bouserais les mauvais génies en faisant jazzer mon
seul cœur
Je mettrais le chagrin en boîte avec un jeu de mots facile
Je trangerais l’éternité pour en découdre avec les nuits
tchatchatchatcherais jusqu’au matin dans une autre
histoire aussi vrai si j’avais de quoi de l’espoir

(In Va où, Le Temps qu’il fait, 2002.)

 

Bonne qu’à ça ou rien
Je ne sais pas nager pas danser pas conduire
De voiture même petite
Pas coudre pas compter pas me battre pas baiser
Je ne sais pas non plus manger ni cuisiner
(Vais me faire cuire un œuf)
Quant à boire c’est déboires
Mourir impossible présentement
Incapable de jouer ni flûte ni violon dingue
De me coiffer pétard de revendre la mèche
De converser longtemps
De poireauter beaucoup d’attendre un seul enfant
Pas fichue d’interrompre la rumeur qui se prend
Dans mes feuilles de saison.

(in Vrouz, La Table ronde, 2012)

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