Pluie de météores
son murmure de sable
dans l’ombre bleue
du dormeur
le dormeur tétanisé
le dormeur toujours debout
le dormeur ouvert à la négation
au hurlement des planètes
le dormeur écoute au loin
le chant de la baleine astrale
Dans les veines du rêveur
la gravitation du sang
le vol des insectes, leur amour
de l’amour, une porte claque
dans le ciel,
c’est la chouette
qui rentre d’un beau dimanche
retrouvé, des viscères du monde
des fanfares, des algues noires
et des tours de la mélancolie
L’affolement des vieilles marées
sur la pupille noire du veilleur
le lapin mort, ses yeux de boue
il frappe à la fenêtre
S’est évanoui le veilleur
la lune tourne en silence
dans les organes du mourant
dans le cervelet de la baleine
dans les hautes herbes de l’amour
que l’on fait
Dans la clairière, un voilier
frémissant, un petit cœur
d’alouette, un grand cri
de pierre levée
Bientôt reviendra le veilleur
à la clairière où rêve l’alouette
ses chants de neige rouge
ses feux de prairie
minuscules prairies, celles
de l’insomnie
Gravitation des corps célestes
le dormeur, gravitation des cœurs
terrestres, le rêveur, l’alouette
les murmures, l’agonie.
Jean-Yves Bériou