J’entends l’éraflement d’un mouvement infime :
le son de tes cheveux quand tu tournes la tête
vers le jour qui pose puis ouvre une fenêtre
sur son ciel gris-citron et que tu vois les cimes
sans savoir s’il s’agit d’immeubles ou bien d’arbres,
d’ici ou de là-bas, de juillet ou d’octobre.
Tu fais l’inventaire avant de te lever
De tes deux possibles, duquel des deux sera.
Le héron, ce couteau, droit sous les mimosas ?
Corps et voix rue de Suez par éclats et coulées,
Ce haut canal sale, sa mouvante mélasse ?
Ou rousseur rapide de la craste qui passe ?
Va à la fenêtre, vois, dis-tu, il sera beau
et le nôtre, ce lieu, et celui qu’il nous faut.