Les terrasses

 

Uwe Kolbe

Les terrasses

On ferme les terrasses
la saison se termine cette nuit.
Les chaises sont encore devant le café,
elles sont déjà vernies
d’obscurité, de silence.
Au lieu du discours léger d’hier
le bruit des télévisions derrière les fenêtres
(même si aujourd’hui à cause d’une guerre lointaine
tous les postes vacillent,
étudiante, philosophe et droguiste
voient le même programme).
Ici dehors automne a gagné,
trois quarts de la vie – souvenir.
De la poussière de voyages remis se pose,
le risque des chemins très courts
est presque devenu routine.
Qui est-ce qui au fait lutte tant ici
dans cette proximité, fleurs à cueillir soi-même,
dans le territoire de buis, près de la rivière du moulin,
au fait, qui est-ce qui lutte pour son âme,
ceux qui ont treize ans sous la tente, bon dieu?
La saison des surprise-parties s’achève, pour la nuit
– à qui donc s’adressent ces cloches tardives? –
un poêle russe serait idéal,
où elle accueillerait, Julia.
Traduction: Philippe Beck

Die Terrassen

Die Terrassen werden geschlossen,
die Saison ist vorüber heut Nacht.
Noch hat das Café seine Stühle draußen,
schon sind sie glasiert
von Dunkelheit, Stille.
Statt luftiger Rede von gestern
das Fernsehgeräusch hinter Fenstern
(wenn heut auch ein fernerer Krieg
der Grund, daß alle Geräte flimmern,
Studentin, Philosoph und Drogist
sehen dasselbe Programm).
Hier draußen hat Herbst gewonnen,
drei Viertel des Lebens – Erinnerung.
Staub setzt sich von aufgeschobenen Reisen,
das Wagnis der sehr kurzen Wege
ist beinah Routine geworden.
Wer kämpft hier eigentlich so
in dieser Nähe, Blumen zum Selberpflücken,
im Buchsbaumrevier, am Mühlbach,
wer kämpft eigentlich um seiner Seel,
die Dreizehnjährigen im Zelt, mein Gott?
Die Partysaison ist vorüber, zur Nacht
– wem gilt dieses späte Glockenläuten? –
ideal wär ein russischer Ofen,
auf dem empfinge Julia.

Uwe Kolbe

© Suhrkamp Verlag Frankfurt am Main 2001
Extrait de: Die Farben des Wassers. Gedichte
Frankfurt am Main: Suhrkamp Verlag , 2001
ISBN: 3-518-41262-0
Production audio: 2001 M. Mechner, literaturWERKstatt berlin

Source : Lyrikline