le vent garde ton merveilleux sourire
enchâssé dans une larme d’enfant
le vent traverse l’intimité obscure des forêts
pour caresser la peau du désert
le vent enroule le soleil devant l’aube
puis retourne se jeter dans les bras de la nuit
le vent préfère se donner aux sommets des montagnes
que de dormir à leur pied
le vent décoche les mots du poète
dans le bouclier des amants
le vent attend tes regards brûlants
pour les semer dans l’air limpide
le vent couché sur l’horizon arqué
regarde la lune glisser dans une enveloppe anonyme
le vent s’égare sur la route où tu marches souvent
et recherche des pas qui ne sont pas les tiens
le vent qui a conquis les plus antiques mensonges
s’envole vers un ciel sans étoiles
le vent te tire du sommeil
parce que ta nuit est pleine de rêves interdits
Ma Desheng
Paris, 2003
Traduction Emmanuelle Péchenart