Le mercredi 6 mars à 20h30 à la Halle des Chartrons, Jean-Pierre Nercam, comédien, Gérard Hello (oud) et Michel Dedieu (saz) rendront hommage à Adonis en offrant une lecture musicale de quelques textes du grand poète syrien extraient de Chroniques des branches, Les chants de Mihyar le Damacène, Mémoire du vent et Toucher la lumière.
Entrée libre
Adonis, de son vrai nom Ali Ahmed Saïd, est un poète, philosophe, critique littéraire et traducteur franco-syrien né à Qassabine près de Lattaquié au nord de la Syrie en 1930. Il suit sa scolarité au lycée français de Tartous, avant d’intégrer l’université de Damas où il obtient une licence de philosophie. Il commence à publier ses poèmes au cours de son adolescence et prend très tôt son nom d’auteur par référence au dieu grec, sans doute d’origine phénicienne, symbole du renouveau cyclique.
En 1955, il est emprisonné pour son appartenance au Parti nationaliste syrien. Un an après, à sa libération, il se réfugie au Liban. Il y fonde deux revues : Chi’r (ou Chiir qui signifie “Poésie”) en 1960, Mawâkif (“Positions”) en 1968, revue immédiatement interdite dans le monde arabe. C’est pendant cet exil libanais qu’il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Saint-John Perse et, en français, Aboul Ala El-Maari.
En 1980, il fuit la guerre civile libanaise et, après quelques temps d’errance, se réfugie à Paris en 1985.
Représentant de la Ligue arabe à l’Unesco, il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes de langue arabe vivants. Tout au long de son œuvre, il s’insurge contre injustice, dictature, guerre, misère… et se montre très critique envers l’islam.
Il reçoit le prix littéraire Prince Pierre de Monaco en 2016.
Jean-Pierre Nercam (metteur en scène, récitant, Fartov Studio théâtre, Théâtre de la Source) et Gérard Hello (musicien, compositeur, guitare et oud) collaborent depuis le siècle dernier et ont produit des lectures musicales nombreuses, entre autres des poèmes de Nazim Hikmet (Marché de la poésie, 2010) et Poèmes d’Aragon (Théâtre en miettes, 2012).
Ils se sont associés à un troisième personnage, Michel Dedieu (musicien, guitare et saz) pour une lecture de poèmes d’Ali Ahmet Saïd Esber, alias Adonis. Ce spectacle, intitulé « Les Chars de l’Exil », a été créé au Théâtre du Cerisier en novembre 2018.
Les poèmes d’Adonis, écrits avant les événements contemporains de Syrie (le poète est syrien, émigré au Liban, puis en France), entrent de manière troublante en résonance avec cette actualité.
Oud et saz
L’oud est un instrument de musique à cordes pincées très répandu dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, ainsi qu’en Turquie, Grèce, Azerbaïdjan et Arménie.
Contrairement au luth occidental qui en dérive, il ne possède pas de frettes, petites barrettes placées en travers du manche de certains instruments de musique à cordes. De ce fait, il est essentiellement un instrument mélodique.
Le saz est une sorte de luth à manche long équipé de frettes, contrairement au oud. C’est un instrument très poulaire en Turquie et dans une partie des Balkans ainsi qu’en Grèce, Iran et Irak.