La Leçon de chant

Wjatscheslaw Kuprijanow

 

УРОК ПЕНИЯ

Человек
изобрел клетку
прежде
чем крылья

В клетках
поют крылатые
о свободе
полета

Перед клетками
поют бескрылые
о справедливости
клеток

La leçon de chant

L’homme
inventa la cage
avant même
d’inventer les ailes

Dans les cages
les ailes chantent
la liberté
du vol

Devant les cages
ceux qui n’ont pas d’ailes
chantent à la gloire
des barreaux

Traduit du russe par Henri Abril

Wjatscheslaw Kuprijanow

© Вячеслав Куприянов
Production audio: Вячеслав Куприянов, 2013
Source : Lyrikline

 

 

Une réflexion sur « La Leçon de chant »

  1. La noche triste est loin
    La vida no vale nada
    Pero nada vale la vida .

    Les filles qui arrivent
    Seront les mêmes que les filles qui partent peu à peu
    Seules les cages ont changé.

    Les hommes qui arrivent
    Seront également les mêmes que ceux qui partent peu à peu
    Seuls les outils ont changé

    Mais l’espace viable ,lui,
    Il rétrécit et rétrécit et rétrécit
    Comme cette peau de chagrin
    Qui t’avais déjà interrogée avant.

    Les grues cendrées, elles, sont aussi les mêmes que les grues cendrées d’avant.
    Mais elles sont déboussolées
    Elles virent elle tournent
    Et hésitent s’interpellent se suivent se regroupent en V immenses tout près de nous terriens inconstants.

    Elles n’ont jamais été aussi proches
    Elles ont déjà fait un bout de chemin
    Transversale migration
    Pour un autre possible
    Plus au Sud
    Plus au monde viable peut-être ?
    Les grues cendrées, si chères élégantes obstinées & fidèles au bord d’eaux marécageuses des Landes et d’ailleurs plus loin en Navarre où ils ont été les attendre à Artzamendi et outre Frontières à pieds à cheval.
    Les châtaigniers n’ont point donné comme l’an passé
    Les chemins jonches des bogues piquantes brunes ne sont plus tout à fait les mêmes.
    Sans Ángel et ses pottoks
    Sans lui et ses yeux rieurs étonnés de te trouver là haut à crapahuter
    Sans Angel qui te souhaitait toujours de passer une bonne journée
    Et riait encore en démarrant son petit 4/4 japonais adapté à ses chemins de transhumances là-bas à Lezetako, tu hésites.

    Y retourner quand même ?
    Y rester encore à guetter les silences verdoyants de l’Euskadi, en proie aux affrontements entre les «  amérindiens » et les sauvages citadins bruyants et vulgaires en Porsche Cayenne ?

    Les grues ont choisi d’aller là-bas
    Encore une fois
    Les Perseides d’août et autres voies lactées des agneaux bientôt nés ne sont pas tout à fait passés d’époque.
    L’appel des sommets et des vols majestueux est plus fort que tout .

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