Feu d’âme

 

Odile Caradec

Lentement je me glisse dans la peau d’une vieille dame
et je sens pluie et vent et je sens la pâleur
les mains qui très bientôt vont délaisser les cordes
et les jours et les nuitsLentement je m’écarte sur un chemin de terre
un tout petit chemin pour corps en perte d’âme
Lentement je me tais, le silence est très grand
les arbres du sang se mélangent
Se mélangent aussi mots, douceurs et abîmes

La haute flûte emplit tout l’espace du vide
les oiseaux près du cœur, les pas dans la vraie terre
on s’en va délivré, on n’a plus rien d’un corps
L’âme est un ballon blanc, un filet de cristal
l’âme enfin est très douce
il faut qu’on la caresse dans tout le sens du poil

L’âme est une grande rose de cathédrale

Odile Caradec

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.