En sourdine
Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.
Fondons nos âmes, nos coeurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.
Ferme tes veux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton coeur endormi
Chasse à jamais tout dessein.
Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.
Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.
Il n’est parfois rien d’autre, en effet, que marcher, d’une allure refusant la hâte, pour éprouver sa vie, avec le pressentiment que les reliefs des lointains ou les proches couleurs gardées par les arbres, sauront, mieux que toute amicale présence ,
S’entendre avec nous.
Dernières nouvelles d’un sentier
Jean-Luc Steinmetz
Collection Le Lieu et la formule
Éditions L’Étoile des limites
Un jour je vous dirai la différence entre le songe et les rêves
l’épluchure de l’esprit c’est le rêve
même si le fruit est parfait il y a des restes
le songe est parole pour l’âme
même si la parole est imparfaite il y a le chant
Dieu ne dit pas en songe que la mort est vivante
Il dit que la vie est désirable même à l’heure de la mort
je ne dis pas qu’un songe est préférable
je dis qu’il diffère venant du dehors
et non issu de nous comme un rêve
et l’âme sait des choses que l’esprit ne sait pas.
Denis Clavel
La théorie de Delphes