Dernière douane

La dernière douane

Depuis que le silence
n’est plus le père de la musique
depuis que la parole a fini d’avouer
qu’elle ne nous conduit qu’au silence
les gouttières pleurent
il fait noir et il pleut
dans l’oubli des noms et des souvenirs
il reste quelque chose à dire
entre cette pluie et
Celle qu’on attend
entre le sarcasme et le testament
entre les trois coups de l’horloge
et les deux battements du sang
Mais par où commencer
depuis que le midi du pré
refuse de dire pourquoi
nous ne comprenons la simplicité
que quand le cœur se brise

Nicolas Bouvier
Genève, avril 1983

Une réflexion sur « Dernière douane »

  1. L’écrit ça arrive comme le vent, c’est ni, c’est de l’encre, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie .

    Marguerite Duras

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