Devant toi, venu
d’un quartier d’enfance, que vois-tu
ne sachant plus où ni quand :
ciel craintif, orage contenu ?
Quel jour déclinait, brouillard
d’heures en dérive, avec
un bruit de roues, jusqu’au
fond du soir ?
Tu marchais le long des roseaux
sombres du fleuve, minuscules
myosotis ici ou là, camélias stériles
Et sans parfums, tu respirais un souffle
lent venu de la forêt voisine :
ta vie quelque part existait.
Lionel Ray
In Syllabes de sable © Poésies/Gallimard 2004