Autour de nous tout s’effondre
et s’effondrera plus encore
jusqu’à ce qu’il ne reste pas pierre
pour soutenir notre pied.
Comment peux-tu croire encore,
toi qui n’as pas d’objet de foi ?
Comment la confiance peut-elle vivre
ainsi, sans aucune racine ?
Est-elle elle-même racine ?
Est-elle elle-même la graine
et l’arbre du monde lui-même croît-il
d’elle ?
En ce cas notre destin réside
chez les cœurs taciturnes.
Pour l’amour de leur silence
le jour peut poindre de nouveau.
Pour l’amour de leur plénitude
le chaos peut fleurir
de la puissance des merveilles – qui se taisent
mais veulent être crues.
Tout peut être brisé.
Il guérira de nouveau
tant que reste vivant
notre germe le plus intime.
Venez, tout ce qui croît intégralement
dans une transparente évidence,
à nous, nous qui comptons
et sommes sur nos gardes,
apprenez-nous que ce jour
où nous cesserons de compter
sera l’accomplissement de notre vie
et notre puissance d’avenir !
Karin Boye
(Pour l’amour de l’arbre, traduit du suédois par Régis Boyer)
Lisez, relisez le très grand écrivain haïtien
Jacques Roumain :
Gouverneur de la Rosée
Éditions Le Temps des Cerises
Extrait:
La confiance , c’est presque un mystère, ça ne s’achète pas et ça n’a pas de prix;c’est comme qui dirait une complicité de cœur à cœur : ça vient tout naturel et tout vrai avec un regard peut-être et le son de la voix, ça suffit pour savoir la vérité ou la menterie .