Auteurs invités

Leïla Sebbar

Née en Algérie française et coloniale, d’un père algérien lettré en arabe et en français et d’une mère française, tous deux instituteurs, elle quitte l’Algérie pour poursuivre des études supérieures de lettres à Paris. Elle centre son travail de recherche sur la figure du « bon nègre » dans la littérature coloniale française au 18ème siècle, sur l’éducation des filles, les violences contre les petites filles, avant d’accéder à la fiction. Elle s’attache à explorer l’exil, ses différentes formes et ses effets poétiques et politiques dans ses romans et ses nouvelles, en même temps qu’elle s’exerce au récit autobiographique avec d’autres auteurs dans plusieurs recueils sur l’enfance.

Leïla Sebbar publie aussi des récits d’un voyage immobile avec textes et images sur les deux rives de la Méditerranée, où se croisent l’Algérie, métaphore de l’Orient et la France, métaphore de l’Occident.

Tahar Bekri

Né en 1951 à Gabès en Tunisie, il vit à Paris depuis 1976. Il écrit en français et en arabe et a publié une vingtaine d’ouvrages (poésies, essais, livres d’art). Sa poésie est traduite dans différentes langues et fait l’objet de travaux universitaires. Son œuvre, marquée par l’exil et l’errance, évoque des traversées de temps et d’espaces continuellement réinventés. Parole intérieure, elle est enracinée dans la mémoire, en quête d’horizons nouveaux, à la croisée de la tradition et de la modernité. Elle se veut avant tout chant fraternel, terre sans frontières. Tahar Bekri est considéré aujourd’hui comme l’une des voix importantes du Maghreb. Il est actuellement Maître de conférences à l’Université de Paris X-Nanterre.

Hawad

Hawad, poète et peintre touareg originaire de l’Aïr, né en 1950 au nord d’Agadez, est l’auteur de romans, pièces de théâtre et d’ouvrages de poésie. Ses productions littéraires comme picturales font partie de ce qu’il nomme la « furigraphie », fourmillement de sons, gestes et mots pour dépasser l’espace clos de la page, du support et de la forme.

Hubert Haddad

Né à Tunis en 1947, Hubert Abraham Haddad a suivi l’exil de ses parents en France, quelques années plus tard, et a connu les aléas de l’immigration qu’il évoque dans son récit Le Camp du bandit mauresque (Fayard, 2005). Au sortir de l’adolescence, il fonde la revue Le Point d’être dans la mouvance du surréalisme. Son premier recueil de poèmes Le Charnier déductif paraît en 1967. A partir de Un rêve de glace (Albin Michel, 1974 ; Zulma, 2005), les romans et les recueils de nouvelles alternent sans discontinuer avec les essais sur l’art, la littérature ou la danse contemporaine, les pièces de théâtre et les recueils de poèmes. Sa longue expérience des ateliers d’écriture l’ont conduit à publier Le Nouveau Magasin d’écriture (Zulma, 2006), suivi en 2007 du Nouveau Magasin d’écriture. Par ailleurs, peintre et illustrateur, Hubert Haddad expose à Paris, Lyon, Châlons, Marrakech…
La revue Apulée n°1 : Cette nouvelle revue annuelle de littérature et de réflexion initiée par Hubert Haddad s’engage à parler du monde d’une manière décentrée, nomade, investigatrice, loin d’un point de vue étroitement hexagonal, avec pour premier espace d’enjeu l’Afrique et la Méditerranée. Avec son numéro inaugural, c’est sur le thème des Galaxies identitaires que la revue Apulée entre en scène pour tenter d’en finir avec les enfermements idéologiques, les replis élitistes et les fanatismes aveugles. Et la création et la réflexion ont beaucoup à dire sur les identités… Ce Marché de la Poésie sera l’occasion de présenter le numéro 2 d’Apulée.

Blick Bassy

Blick Bassy est un musicien camerounais né à Yaoundé en 1974. À dix ans, il est envoyé à Mintaba, le village où résident ses grands-parents. Il y passe deux ans au cours desquels il se familiarise avec les coutumes, la musique et la culture traditionnelles. De retour à Yaoundé, à dix-sept ans, alors qu’il est encore lycéen, il crée son premier groupe, “The Jazz Crew” qui rencontre un certain succès au Cameroun. Plus tard, en 1996, il fonde le groupe “Macase” dont la musique mêle rythmes bantous, jazz et soul et qui lui assure la notoriété avec la sortie de deux albums, Etam en 1999 et Doulou en 2003. En 2005, il s’installe en France et entame une carrière solo. Finaliste du Prix Découvertes RFI 2007, il multiplie alors les collaborations avec de nombreux artistes qu’il a séduit, notamment Manu Dibango et Cheikh Tidiane Seck.

En 2016, il publie chez Gallimard son premier roman “Le Moabi cinéma”, dans lequel il raconte les aventures de cinq copains bacheliers qui rêve d’Occident et tuent le temps en attendant d’obtenir un hypothétique visa. Cette chronique d’une jeunesse camerounaise à la dérive aborde avec un humour toujours présent de nombreux thèmes : religion, prostitution, politique…

Actuellement, Blick Bassy vit à Bordeaux.

http://www.blickbassy.com/

Auxeméry

Né en 1947, Auxeméry a quitté la France au début des années 1970 et vécu dix ans en Afrique. Il réside actuellement au bord de l’Atlantique. Il a traduit de nombreux poètes américains : W. C. Williams, Charles Reznikoff, Walt Whitman, Ezra Pound, Nathaniel Tarn, Rachel Blau DuPlessis et surtout Charles Olson. Son œuvre personnelle témoigne de ses périples à travers le monde et dans les lointains méandres de sa bibliothèque. L’essentiel en a été regroupé dans Parafe (1994), Codex (2001) et Les Animaux industrieux (2007, prix Artaud 2008), parus dans la collection Poésie/Flammarion.

Jacques Jouet

Il est à la fois poète, romancier, nouvelliste, auteur de théâtre, essayiste et artiste plasticien. Il rencontre l’Oulipo en 1978 à l’abbaye de Royaumont, lors d’un stage dirigé par Paul Fournel, Georges Perec et jacques Roubaud et en devient membre en 1983 .

Il participe à l’émission « Des Papous dans la tête » sur France Culture.
Il compose, depuis le premier avril 1992, un poème quotidien, Le Poème du jour.
Son roman-feuilleton La République de Mek Ouyes, compte près de deux mille épisodes à ce jour.

Yoann Thommerel

Né en 1979, il est directeur du développement culturel à l’Imec (Institut Mémoires de l’édition contemporaine).

Il sort, lit des livres et s’intéresse aux revues qui demeurent à ses yeux le foyer possible de réflexions et de créations partagées. Un temps membre du comité de rédaction de Fusées, il fonde en 2009 la revue Grumeaux (éd. Nous), consacrée à la poésie et aux littératures expérimentales. Les années passant, il se couche de plus en plus tard, pour écrire de la poésie et des pièces de théâtre hybrides, le plus souvent contaminées par le roman. Ses dispositifs narratifs atypiques portent des histoires qui interrogent aussi bien les cloisonnements et déterminismes sociaux, que la standardisation des désirs, les débordements qu’ils ne manquent pas de provoquer, les obsessions sécuritaires ou encore les mutations et dérèglements de l’activisme politique contemporain.

Zéno Bianu

Il est né à Paris en 1950. Signataire du Manifeste électrique dans les années 1970, Zéno Bianu est l’auteur d’une œuvre multiforme, interrogeant à la fois la poésie, le théâtre et l’Orient, œuvre que Bernard Noël a pu comparer à une « sueur d’étoiles internes« . Ses pièces et adaptations ont été jouées dans la Cour d’Honneur, au Festival d’Avignon et à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, notamment : « L’Idiot, dernière nuit« , avec Denis Lavant. Il a reçu le Prix international de poésie francophone Ivan Goll en 2003. Il a dirigé la collection Poésie aux Éditions Jean-Michel Place.

Seyhmus Dagtekin

Poète et romancier, né et élevé dans un village kurde en Turquie, il vit à Paris depuis 1987. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français. Prix de l’Académie française Théophile Gautier et lauréat du Prix Mallarmé 2007 pour Juste un pont, sans feu (Le Castor Astral, 2007), Prix international de poésie francophone Yvan Goll pour Les chemins du nocturne (Le Castor Astral, 2000) et son roman A la source, la nuit (Robert Laffont, 2004), il a reçu la mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie. Ses textes ont été publiés dans de nombreuses revues et anthologies.

Laurine Rousselet

Laurine Rousselet (née en 1974) a déjà publié de nombreux livres, poésie ou récits, dont Mémoire de sel (L’Inventaire, 2004), Séquelles (Dumerchez, 2005), L’Été de la 31e (L’Atelier des Brisants, 2008), Hasardismes (L’Inventaire, 2011), La Mise en jeu (Apogée, 2012) ou encore Crisálida (L’Inventaire, 2013). Les éditions ont également publié en 2013 Journal de l’attente, dans la même collection. Un « Atelier de la création » lui a été consacré en juin 2013 sur France culture, où sont intervenus Hubert Haddad et Marcel Moreau, et Anouk Grinberg pour la lecture de longs extraits du Journal de l’attente notamment.
En novembre 2015 paraît Syrie, ce proche ailleurs, un « essai-poème » sur la guerre en Syrie dans la collection « Créations au féminin » chez L’Harmattan. Elle a consacré un « Sur les docks » (série Témoignages), sur France culture, à Marcel Moreau – qui a été diffusé le 4 janvier 2016.
http://www.m-e-l.fr/laurine-rousselet,ec,947

Sofia Queiros

Sofia Queiros est née au Portugal en 1968. Elle vit en France depuis l’âge de trois ans, à La Rochelle. Elle a signé plusieurs recueils depuis 2001 aux éditions Rumeur des âges et Être et connaître et, en 2007, un livre plus remarqué, Carabines (Idée bleue / Écrits des Forges). Elle a publié également dans diverses revues : Décharge, N4728, et surtout Travioles, revue annuelle (art, littérature et philosophie) pour laquelle elle a collaboré, à plusieurs reprises, avec le peintre Jean-Pierre Pincemin.

Diane de Bournazel

Diane de Bournazel dessine, peint, encolle, enlumine… et dit, d’un trait de plume, d’une touche d’encre, les rêves qui, gardant la saveur douce-amère de l’enfance, habitent toutes les saisons de la vie. Chez Bournazel l’élégance, le lyrisme du dessin suffisent à suggérer notre rapport au monde. L’image chez elle est poésie ; elle évoque le chemin menant de l’ombre à la lumière – et du jour à la nuit. Et ainsi, donne une représentation poétique du monde.
Alain Gorius
http://dianedebournazel.org

Patrice Luchet

Poète-performeur, Patrice Luchet (1971) vit à Bordeaux où il écrit et oralise ses textes, parfois improvisés. Il travaille en particulier sur la notion de poésie relationnelle et explore à travers une grande partie de ses écrits le monde urbain. Il est par ailleurs enseignant de lettres classiques et membre actif des collectifs Boxon, p&P et de l’association Poésie mobile.

Bruce Bégout

Né le 21 mai 1967, Bruce Bégout est un philosophe et écrivain français. Maître de conférence à l’université Bordeaux III, ses travaux s’inscrivent dans la tradition de la phénoménologie. Il se consacre notamment à l’exploration du monde urbain et des lieux communs. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages philosophiques mais, également écrivain de fictions, il a publié plusieurs recueils de nouvelles. Après un voyage aux États-Unis, il a donné, dans Duane Hanson, le rêve américain, son point de vue sur le sculpteur Duane Hanson.

Naly Razakandraïbé

Naly Razakandraïbé vit et travaille à Bordeaux. Il se définit comme un « noteur » et un « compteur ». Avec lui, la poésie est une discipline de vie et un exercice d’écriture qu’il pratique à partir de notes qu’il rédige partout où il peut. Parce que la vie est une invention, ses textes sont les « contes rendus » de ses temps de jour et de nuit qu’il mesure, remesure et démesure.
Il est un des animateurs des soirées Poésie@ Paul’s Place dans le quartier des Chartrons de Bordeaux.
Il est l’auteur de « Et vous, comment écrivez-vous Bordeaux? » (éditions Cairn, 2008) et de « Guide secret de Bordeaux et de ses environs » (éd. Edilage (Ouest-France), 2012).

Marie Laugery

Marie Laugery vit à Bordeaux. Contempler, questionner, accepter l’impermanence et le mystère de la vie, en communion avec le mouvement universel. Proche d’une conception taoïste du monde et adepte des écrits qui en témoignent, son écriture se veut épurée, sobre, nourrie de l’infiniment petit comme de l’infiniment grand, dans une tentative de toucher aux choses essentielles, simples, les plus ténues et en cela porteuses d’absolu. Aller vers la poésie au sens de la poïesis (création) des Grecs, se mettre humblement à l’écoute des vibrations, celles d’une fleur ou d’une étoile, tel lui apparaît l’acte à accomplir, mots en mains.
Elle est l’auteur de “A l’aubedu vent” et de “Lumières”(éditions Le Solitaire, 2008 et 2009) qui ont obtenu le “Prix ARDUA* poésie 2010” des premières réalisations. Derniers recueils parus : “Bleu, planète” en 2011, “Il reste un peu de ciel…” en 2013.
(*Association Régionale des Diplômés d’Université d’Aquitaine)

Frédéric Brun

photo © Richard Gonzalez

Frédéric Brun est l’auteur de trois romans publiés chez Stock : Perla (2007), Goncourt du premier roman et prix Marie-Claire Blais au Québec, Le Roman de Jean (2008) et Une prière pour Nacha (2010), prix de l’association Écritures et Spiritualités.

Il a été traduit dans plusieurs langues. Novalis et l’âme poétique du monde est son quatrième roman.

Éditeur musical pendant plus de quinze ans, il vient de fonder les éditions Poesis qui ont publié Poésie, réel absolu, un florilège de fragments de Novalis traduits par Laurent Margantin et l’anthologie- manifeste Habiter poétiquement le monde. Cette année paraît Qu’est-ce que le poétique ?, un essai de Jean Onimus qui nous incite à accorder plus d’importance au poétique dans notre existence.

Marie Huot

Marie Huot est née en 1965. Elle vit aujourd’hui à Arles. Après de nombreuses publications en revues, elle a publié des livres aux éditions du Temps qu’il fait, dont Absenta (Prix Jean Follain 2002), Chant de l’éolienne (Prix Max Jacob 2007), mais également aux éditions du Bruit des autres, Encre & Lumière, Cadran ligné, ainsi que dans des anthologies. Fin 2011, elle publie chez Al Manar Visite au petit matin illustré par Diane de Bournazel.

 

Dani Frayssinet

Dani Frayssinet se définit comme un activiste poétique. Depuis ses débuts sur les scènes slam, il n’a eu de cesse que de donner à entendre ses textes poétiques que ce soit dans la rue, sur scène ou à la radio. Le monde ibérique est sa deuxième passion. Depuis toujours il lit et traduit les poètes espagnols et catalans. Il organise des lectures en musique dans ces deux langues.
Il vient de faire paraître un recueil bilingue français/espagnols de ses propres textes (XY, Editions Vagamundo) ainsi qu’une anthologie de l’œuvre de Manuel Forcano qu’il a élaborée et traduite du catalan (Sans rien savoir des vagues, Editions La rumeur libre).

José Carlos Llop

José Carlos Llop est né en 1956 à Palma de Majorque, où il vit. Il est l’auteur de six romans, dont le plus récent, Reyes de Alejandria, est paru aux éditions Alfaguara en 2016, et les cinq précédents, traduits en français par Edmond Raillard, sont parus aux éditions Jacqueline Chambon : Parle-moi du troisième homme, Le Messager d’Alger, Le Rapport Stein, La Ville d’ambre et Paris : suite 1940. Il a publié aussi quatre recueils d’essais littéraires parmi lesquels Dans la cité engloutie, consacré à sa ville natale, traduit par Jean-Marie Saint-Lu, et Solstice, traduit par Edmond Raillard. José Carlos Llop est aussi connu et reconnu comme un des grands diaristes de sa génération : cinq volumes de ses Journaux sont déjà parus, un sixième est en préparation. Avec La Vie différente, traduction de son dixième et plus récent recueil, publié en novembre 2016 par les éditions do, les lecteurs français peuvent découvrir sa poésie pour la première fois.

 

Chantal Detcherry

Ecrivain de l’ailleurs aussi bien que de l’intime, Chantal Detcherry a publié des livres d’impressions de voyage sur l’Inde, le Népal, la Grèce, ainsi que de la poésie, et des romans et des récits enracinés en Aquitaine, qui est sa terre natale.

C’est aussi dans la littérature qu’elle contractera la passion de l’ailleurs – qu’elle côtoie également dans sa vie professionnelle puisqu’elle enseigne la littérature française aux étudiants étrangers. De nombreux voyages, en Europe, en Afrique, et surtout en Asie nourrissent sa nature rêveuse et son écriture. Elle s’y découvre plus intensément humaine dans la rencontre des cultures multiples et de l’altérité.

Outre la littérature, elle se sent concernée par nombre de formes d’art, mais elle est animée d’une curiosité passionnée pour les arts populaires et naïfs, pour les arts « bruts » ou « sauvages » ainsi que pour les arts Premiers, curiosité qu’elle relie à un goût de l’ethnologie, et aussi à une interrogation sur les origines, à la fois celles du monde, et les siennes propres.

Chantal Detcherry a reçu, le prix Littéraire d’Aquitaine 2005 pour son récit Riches Heures, le Prix de Poésie Contemporaine “Prix PoésYvelines” 2006 pour En ce jardin où je m’avance, le prix Olympique 2006 décerné lors du Marché de la Poésie et le Prix Ardua – Yolande Legrand 2016 pour l’ensemble de son œuvre.