[column-half-1]
Vies des poètes
En poésie, pas de fin heureuse.
Les poètes finissent par
vivre leur folie.
Et on les démembre comme des bœufs
(C’est arrivé à Dario).
Ou bien on les lapide et ils finissent
jetés à la mer ou avec
des boules de cyanure dans la bouche.
Ou morts d’alcoolisme, drogue, misère.
Ou, pire encore : poètes officiels,
Habitants amers d’un sarcophage
baptisé Œuvres Complètes.
[/column-half-1]
[column-half-2]
Vidas de los poetas
En la poesía no hay final feliz.
Los poetas acaban
viviendo su locura.
Y son descuartizados como reses
(sucedió con Darío).
O bien los apedrean y terminan
arrojándose al mar o con cristales
de cianuro en la boca.
O muertos de alcoholismo, drogadicción, miseria.
O lo que es peor: poetas oficiales,
amargos pobladores de un sarcófago
llamado Obras completas.
[/column-half-2]
José Emilio Pacheco (Mexique)
Irás y no volverás (Tu t’en iras et tu ne reviendras pas, 1973)