Tu m’accompagnes

 

Aurélia Declercq

Tu m’accompagnes. Un peu tu as hâte tu es proche de la célébrité, tu es proche des tapis rouges. Tu veux devenir la renommée des oiseaux. Tu confirmes, tu viens jusqu’ici. Tu regardes le bec. Très proche tu regardes le bec, le bec est fermé, tu regardes encore. Plus proche un oiseau au bec fermé ça t’émoustille de haut en bas, tu le sens. Toi, moi, tapis rouges tapissés de l’œsophage toboggan pigeon partout, pas besoin d’ouvrir les portes, pas besoin d’ouvrir le bec. Toi tu es là tu regardes tu restes, même après tu n’ouvres pas non plus. On mijote. Devant l’oiseau, c’est-à-dire que toi moi à deux on est face au bec on mijote beaucoup. On a un peu hâte de se faire manger. On se veut célébrer, tu sais qu’on se déguste. Face to face à l’oiseau c’est qu’on guette. On ne force pas l’entrée, on attend la gorge, on attend très bien. Tu le dis, tantôt un dedans oiseau ça s’accueille tout seul sans entrée. On ne doit pas ouvrir le bec, tu dis non à forcer l’ouverture on mijote encore bien sûr que ça me va.

Aurélia Declercq

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coll. « Ré/velles », L’Attente, 2021

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