Je suis seul…

 

Jean-Louis Rambour

Je suis seul…
Une fois encore, je suis seul
parmi nous tous, à aimer les oyats des dunes.
La variété noire est la plus belle,
la plus coupante aux pieds nus,
exigeante et insensible aux tempêtes.
Le seul aussi à comprendre ce mot oyat,
à connaître par cœur la conjugaison locale
du verbe ouïr dont il est issu, à le relier
aux orants des églises car les mers Blanche,
Noire, Bleue, demandent à être entendues,
priées. Les plantations d’oyats sont des lieux
pour mener les offices. L’église des dunes
— la dun-kerque, disent les Flamands —
est une nef de sable et d’eau salée.

Jean-Louis Rambour

Quand nous regardions depuis notre terre
L’herbe qui tremble, 2021 –Jean-Louis Rambour et Jérôme Delépine

Quand Jean-Louis Rambour, poète, rencontre l’œuvre peinte de Jérôme Delépine, au détour de 31 peintures, 31 poèmes éclosent, au cœur de 31 poèmes, 31 peintures s’ouvrent.