Tard dans la vie

Tard dans la vie

Je suis dur
je suis tendre
Et j’ai perdu mon temps
À rêver sans dormir
À dormir en marchant
Partout où j’ai passé
J’ai trouvé mon absence
je ne suis nulle part
Excepté le néant
je porte accroché au plus haut des entrailles
À la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d’où ma vie s’égoutte au moindre mouvement

Pierre Reverdy
© Gallimard

Une réflexion sur « Tard dans la vie »

  1. J’attache mon Chapeau-je replie mon Châle-
    Fais les petits devoirs de la vie-avec précision-
    Comme si le plus petit
    Était infini-pour moi-

    Je mets de nouvelles Fleurs dans le Vase-
    Et jette les Anciennes- au loin-
    Je retire un pétale de ma Ribe
    Qui s’était ancré là-je pèse
    Le temps qu’il y a jysqu’à six heures-
    J’ai tant à faire-
    Et pourtant -l’existence-il y a peu-
    A arrêté -frappé-le cours-de mon horloge-

    On ne peut se débarrasser de Soi
    Comme un Homme accompli
    Ou une Femme-Une fois la course faite
    Nous avons pris Chair-là-haut-
    Il y a peut-être -des Kilomètres et Kilomètres de Rien-
    D’Action- encore plus malade-
    Simuler -est un travail cinglant-
    Pour cacher ce que nous sommes
    A la Science-et à la Chirurgie –
    Des yeux trop Télescopiques
    Pour se porter sur nous sans ombrage-
    Pour leur -bien-Pas pour le Nôtre-

    Ainsi-nous faisons les tâches de la vie-
    Bien que la Récompense de la vie-soit rendue-
    Avec une scrupuleuse exactitude –
    Pour maintenir nos Sens-en éveil-

    Emily Dickinson
    Nous ne jouons pas sur les tombes
    Traduit de l’américain
    Par F Heusbourg
    Éditions unes

    En attendant de voir bientôt le film très prometteur sur Emily D

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