Souvenirs d’avant l’aurore
Quand je n’étais encore
Qu’une pluie de mystère un frisson sur la terre
Un fragment d’éléments – un amas de sentiments
Pas vraiment définis
Une parcelle d’infini
Le tambour d’avant ma vie
Celui qui battait au rythme d’un cœur inconnu
J’étais nu dans la tiédeur de la nuit
Je nageais sur un nuage de suie
J’essayais de me frayer un passage vers le jour
Vers le front du tambour, mais le compte à rebours
M’a poussé jusqu’au bord d’un soleil
Qui brûlait mes oreilles et qui m’éblouissait comme un joyau vermeil
A PRÉSENT J’ENTENDS LE TAMBOUR QUI RUGIT SUR LA TERRE
Le balafon de feu qui bat sous mes paupières
La lueur de l’aurore – la sueur de l’effort, le fouet qui dévore la chaleur carnivore
Le coton emballé, le rhum étranglé
Les hommes empilés, au fond d’une cale
Pour une escale au jardin des supplices
UN GRAND DE CHAMP DE CICATRICE
Les traces de mon passé, se finissent dans une flaque…
Flash-back – Le vent claque sur ma nuque
Le souvenir de l’Afrique qui revient en syncope sous mon crâne
[…]
ROUGE ! Ma mémoire au bout du petit matin
ROUGE ! Mon espoir dans les brasiers du destin
ROUGE ! Les tambours me ramènent à la vie
Et l’envie à nouveau irrigue mes veines
Je vois le vent se lever et avaler le voile qui m’aveuglait
ROUGE ! Djembé de sable !
ROUGE ! Gros Ka qui gronde dans le ventre de l’ogre !
ROUGE ! Rhum de sang qui m’enivre
Mes sens qui se délivrent !
Julien Delmaire
Extrait. Inédit à paraître au Temps des Cerises