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Quand il n’y a pas de lieu
Quand il n’y a pas de lieu,
le mot se nourrit de la montagne immuable.
Phrase après phrase, désespérément,
ma Babylone.
Seule se tait la blessure par le dard.
Je demande s’il y a
d’autres lieux, mon ami, et s’il
viendra un autre printemps;
les arbres clairs,
les heures intactes,
le rosier replié
sur son éveil.
A l’ultime tempête de neige, mon ami,
va me cueillir une branche de gui, et
sème sur mon front une dernière pincée d’hiver.
Puis, mon ami, apporte
à la montagne entamée
mon sang vagabond.
Qu’elle veuille bien
me pardonner
avant que l’aurore ne vienne.
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Wo kein Ort ist
Wo kein Ort ist
zehrt das Wort vom unversetzten Berg.
Satz für Satz, verzweifelt,
mein Babylon.
Nur die Stachelwunde schweigt.
Nach neuen Orten
frag ich, Freund, und ob ein
andrer Frühling käme;
die Bäume hell,
die Stunden unverbraucht,
der Rosenstrauch vertieft
in sein Erwachen.
Beim letzten Schneesturm, Freund,
hol mir den Mistelzweig, und
eine letzte Prise Winter
streu mir auf die Stirn.
Dann, Freund, bring ihm,
dem angebrochnen Berg,
mein Vagabundenblut.
Er möge mir
noch vor dem Morgengraun
verzeihn.
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Mariella Mehr (Suisse)
Nachrichten aus dem Exil (Messages de l’exil) – Drava, 1998 – Traduit de l’allemand par Monique Laederach.