III, 2
L’autre qui porte mon nom
a commencé à me méconnaître.
Il se réveille où je m’endors,
double la conviction que j’ai de mon absence,
occupe ma place comme si l’autre était moi,
me copie dans les vitrines que je n’aime pas,
creuse les cavités que j’élude,
déplace les signes qui nous unissent
et visite sans moi les autres versions de la nuit.
Imitant son exemple,
j’ai commencé à me méconnaître.
Peut-être n’est-il d’autre manière
de commencer à nous connaître.