Nous étions si heureux et nous ne le savions pas

Carmen Yáñez

Nous étions si heureux
et nous ne le savions pas

Ignorants de la lumière qui entourait l’innocence
nous étions si heureux mon amour
avec la chaleur de nos mains réunies
traversant tous les chemins
et nous gaussant des obstacles de pierre ou de grêle
qui tentaient d’arrêter notre course irresponsable au bonheur.
Nous étions si heureux
et insouciants de la dimension de la vie.
De la menace invisible, l’ombre longue de la peur,
irrévérencieux, nous ne savions rien.
Nous aimant avec des rêves d’avenir.
Aujourd’hui je ne pense plus au-delà de demain alors que j’attends
une preuve de ta vie racontée par d’autres.

Éramos tan felices
y no lo sabíamos

Ignorantes de la luz que circundaba la inocencia
éramos tan felices amor mío
con el calor de nuestras manos juntas
cruzando todos los caminos
y riéndonos de los obstáculos de piedra o granizo
que nos intentaban parar esa carrera irresponsable de la felicidad.
Éramos tan felices
y no nos enterábamos de la dimensión de la vida.
De la invisible amenaza, de la larga sombra del miedo,
no lo sabíamos nosotros, irreverentes.
Amándonos con proyecciones de futuro.
Hoy ya no pienso más allá de mañana cuando espero
tu prueba de vida dicha por otros.

Carmen Yáñez

Poème inédit, traduit de l’espagnol (Chili) par Louis-Philippe Dalembert