[column-half-1]Ninakamum tshetshi petuikan
je chante pour que tu m’entendes
voilà ce que mon Mistapéo te dit
Je marche sur la pointe des arbres
pour que tu me voies
je vole seulement quand je dors
le ciel est d’un bleu violet
ma voix n’est pas la mienne
elle est faite du grand mystère
natuta neme ninakamum
entends entends les bruits
je suis comme l’arbre au printemps
que le vent assaille avec douceur
je m’accote contre la mer
elle est froide là d’où je viens
j’aime penser qu’elle voyage
tu m’appelles eau
mais je suis rivière
tu m’appelles arbre
mais je suis forêt
l’eau faut un bruit puissant
qu’elle soit salée ou douce
l’arbre pousse en silence
mais tu l’entends quand
le vent souffle sur lui
[/column-half-1][column-half-2]
Il y a un feu sacré
qui crépite sur les morceaux de lumière
je l’entends car le gardien du feu
me raconte sa vie
Il y a un son dans le mot bruit
un peu comme l’absence du silence
quand le temps est venu pour nous
d’entendre notre propre silence
mes yeux entendent la lumière
qui arrive naturellement sur mes mains
je suis assise avec mon esprit
seulement pour écouter
j’entends une voix autour de moi
et je touche le vent
ce grand vent animé par les ailes du printemps
il ramène les outardes chez moi
nous ferons du bruit en silence
nos hommes guetteront leur arrivée
nous mangerons en riant
nous pleurerons de joie
Et que le Grand Esprit vous protège !
[/column-half-2]
Rita Mestokosho
In, Revue Hopala !, N°43, septembre-novembre 2013
29000 Quimper, 2013