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Les murs ne tombent pas
Et pourtant les murs ne tombent pas,
je ne sais pas pourquoi ;
un sifflement : zrr,
éclair dans une dimension
inconnue, non-déclarée ;
nous sommes impuissants,
poussière et poudre emplissent nos poumons
nos corps butent en passant
des portes tordues sur leurs gonds,
et les linteaux penchent
en diagonale ;
nous ne cessons de marcher
dans un air raréfié
qui s’épaissit en brouillard aveugle,
puis un pas rapide de côté,
car même l’air
est peu fiable,
épais quand il devrait être fin
et ténu
quand les ailes se séparent et s’ouvrent,
et l’éther
est plus lourd que le plancher,
et le plancher s’affaisse
tel un navire en détresse ;
nous ne connaissons aucune règle
de procédure,
nous sommes des voyageurs, qui découvrent
l’inconnu,
le non marqué ;
nous n’avons pas de carte ;
peut-être atteindrons-nous le port,
la porte du paradis.
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The walls do not fall
Still the walls do not fall,
I do not know why;
there is zrr-hiss,
lightning in a not-known,
unregistered dimension;
we are powerless,
dust and powder fill our lungs
our bodies blunder
through doors twisted on hinges,
and the lintels slant
cross-wise;
we walk continually
on thin air
that thickens to a blind fog,
then step swiftly aside,
for even the air
is independable,
thick where it should be fine
and tenuous
where wings separate and open,
and the ether
is heavier than the floor,
and the floor sags
like a ship floundering ;
we know no rule
of procedure,
we are voyagers, discoverers
of the not-known,
the unrecorded;
we have no map;
possibly we will reach haven,
heaven.
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H.D. (Hilda Doolittle)
The Walls Do Not Fall – Les murs ne tombent pas – Trilogie (José Corti, 2011) – Traduit de l’anglais par Bernard Hoepffner.