Les années sombres

le chagrin fou de l’enfance

ses émotions le débordent le mettent en charpie
il se défie des adultes et se mure dans le silence
l’ennui l’ennui des heures interminables
quand il garde ses vaches
assiste aux messes du petit matin
dans l’église ténébreuse
chaque soir il est terrorisé
quand il descend dans l’antre noir
pour y chercher du vin
la joie qu’il éprouve un matin de Noël
à voir une orange glissée dans sa galoche
cette stupeur qui le saisit
quand celle qu’il croyait être sa mère
lui apprend que sa mère vient de mourir
puis à douze ans
loin de la mère au grand cœur
il se retrouve dans une caserne
où il va rester huit ans
et ce fut sa chance

les brûlures le chagrin fou
d’une enfance disloquée

Charles Juliet

Poème écrit pour le 14ème Printemps des poètes

Une réflexion sur « Les années sombres »

  1. Dans cet autre train,
    Samedi 26 janvier 2019
    16h00 dans le brouillard.

    Grisaille ,
    Commencer par
    Conclusion :
    des chagrins & autres ruptures
    en Occitanie
    défaite .
    Laisser Tomber.
    Mettre un point final
    Se respecter
    Pour rester
    Entière.

    Faire cesser
    Les points de suspension
    Pervers & cruels
    « Il faut tourner la page
    Changer de paysage »
    Chantait Claude Nougaro
    Ô ! Toulouse
    Rose délavée,
    Chantiers de luxe
    Pour d’autres .
    Trottoirs de rustres
    Pour moitié rien,
    Moins que rien.

    Tu n’as été
    Ni aimée
    Ni comprise
    Encore moins surprise

    L’insoumise & l’impromptu
    Tout deux s’en allant
    Tortueux et ravagés
    Peut-être Zen
    Sans doute bringuebalante.
    Chacun à ses méandres infinis.
    Tout ça
    Pour Rien.
    Ou sinon
    Pour une leçon
    Une étape sur les chemins
    Distincts et lourds.

    Dans ce train
    Toulouse-Bordeaux
    Grisaille
    Brouillard
    Perdue
    Éperdue
    En son gouffre.
    Béante & rouée de douleurs.

    L’esseulée .
    Alors
    Tomber ses yeux
    Sur du beau et du vieux:
    Sur ce vieux livre ,
    Bouquinistes de Montpellier.
    Tomber ses bras
    Reposer sa jambe lourde.

    Tomber tout court
    En arrêt net
    Fracassant :
    Sur la page ivoire,
    Cette fulgurante rencontre
    Avec Colette:

    «Qu’il s’agise d’une bête
    Ou d’un enfant
    Convaincre c’est affaiblir. »

    Colette
    Le Pur
    &
    L’impur

    Pour Charles Juliet
    Fidélité & Constance

    Véronique C Chastelier

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