Le mauvais temps est venu

 


J’ai traversé toute une vie Et
me sens désert Sans joie
Je m’arrête comme un amour
Fini Sans comprendre
Mon cœur est reclus Je
n’ai rien senti Plus
de musique Ma main
appelle tous les vols Elle se souvient
à peine de livres aimés
de fleurs coupées dans la chambre
Ô mensonge des souvenirs
En toi repose une obscurité
semblable dans les vitres où
se brise une âme Toute la nuit
j’ai lu Nul homme
ne se reflétait dans les mots
Ô mensonge qui t’aveugle
J’expie
les parfums naguère respirés
Le mauvais temps est venu
Et les lumières s’éteignent

Mathieu Bénezet