C’est fini.
Tu ne viendras plus.
Le jour va poindre.
Par l’unique désir j’ai commis le péché.
Si je l’avais voulu, n’aurais-je su te joindre ?
Mais toi, ma triste amour, tu ne m’as pas cherché.
Eusses-tu reconnu, d’ailleurs, sur cette face
Que j’ai craint de livrer à ton vierge mépris
Des traits que la douleur sans cesse repétrit.
Où mon bonheur d’enfant n’a pas laissé de trace ?
Je ramènerai donc cette force infinie
Que ton approche avait épandue hors de moi.
Cette mer enchaînée obéit à ma loi
Et son mouvant désert couvre mon agonie.
Désert intérieur, étouffant crépuscule,
Triste mer qui ne put mouiller que tes genoux.
Si je suis son captif, c’est en moi qu’elle brûle :
Le pays de la soif est au dedans de nous.
J’ai cru qu’un
Dieu pourrait tarir cette mer morte,
Qu’il suffirait du ciel pour combler cette mer :
Mais on n’échappe pas au désert que l’on porte.
On ne s’évade pas de son propre désert
La vague gonfle, meurt, puis renaît sur nos corps,
Les souille en les couvrant d’écume, et se retire.
L’antique terre et nous, connaissons ce martyre :
Rien ne peut séparer l’Océan de ses bords.
Échos d’ici & là-bas & Pouvoirs
Pouvoir
Il est des mots comme des baumes
Ils adoucissent et laissent un goût de menthe
Il est des regards comme de la laine d’agneau
Ils enveloppent et réchauffent dans la caresse
Il est des sourires comme des pleines lunes
Ils illuminent avec intimité.
Pouvoir !
Pouvoir regarder
Pouvoir déceler
Pouvoir deviner
Pouvoir sentir
Et être heureux !
Il est des promiscuités enivrantes
Et des frôlements comme des caresses de soleil
Furtives et discrètes et excitantes
Elles laissent un goût d’attente !
Pouvoir
Pouvoir sentir
Et être heureux
(…)
Werewere Liking
Cameroun,
120 nuances d’Afrique
Éditions Bruno Doucey