L’autre rive
Un jour, quand l’air pèsera comme une terre assoiffée sur les corps nus, peut-être parviendra-t-elle à être la voix de ce pèlerin qui s’est tu ou l’eau qui, goutte à goutte, glisse sur sa poitrine.
Il n’a jamais été sur l’autre rive, il sait que là-bas les dieux dorment dans la poussière. Et il sait que lorsqu’un homme par hasard s’endort sur l’autre rive – ce lieu qui toujours occupe le regard – ils se réveillent et se contemplent en lui.
Si cet homme, alors, se réveille, il devient un miroir qui éclate avec le soleil.
La otra orilla
Algún día, cuando el aire pese como tierra sedienta sobre los cuerpos desnudos, tal vez alcance a ser la voz de aquel peregrino que enmudeció o el agua que, gota a gota, resbala por su pecho.
Él nunca estuvo en la otra orilla pues sabe que allí los dioses duermen en el polvo. Y sabe que cuando un hombre por azar se duerme en la otra orilla –ese lugar que siempre ocupó la mirada– ellos se despiertan y se contemplan en él.
Si ese hombre, entonces, se despierta, se convierte en espejo y estalla con el sol.