L’albatros
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Cet écho ou pas
des esprits passants
des âmes errantes
des étreintes consolantes au seuil de la vie;
écho de loin ou pas trop
écho pour les uns et /ou pas pour les autres
Peu importe .
C’est à chacun d’en lire ce qu’il y trouve et reçoit
Comme il / elle peut
Comme il / elle entend
Merveilleuse liberté de la
lecture – écriture .
Qu’il nous faut veiller à jardiner
Toujours .
Liberté d’expression
Liberté d’impression.
La Roue Tourne…
” Il restera de toi ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans tes coffres rouillés.
Il restera de toi , de ton jardin secret,
une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné , en d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
que tu as attendu plus loin que les réveils , ce que tu as souffert, en d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi une l’arme tombée ,
un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé
que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé , en d’autres germera .
Celui qui perd sa vie , un jour la trouvera.
Simone Veil