De quoi parlent-ils à présent dans le silence,
les arbres, au-dessus des grillages,
dans les allées où nous ne marchons plus main dans la main,
ma mère ? Où brille encore
dans des étés de tendre espoir le silence des fruits,
obstinément dans ce jardin que j’ai quitté
et qui m’obsède, encore vierge de désir et de souffrance ?
Qui vient le soir
pencher sur l’eau éteinte son visage
à l’heure où le sommeil s’étend sur l’herbe
dans la confidence des morts ?
Jean-Yves Masson
Onzains de la nuit et du désir (Cheyne, 1995)
Découvrant & dévoilant le programme 2019 tout en promesses de Beauté, j’oserai , en un décembre bringuebalant, et ce jusqu’au 1er Jour 2019 , ces quelques poèmes qui entrent en résonances avec vos derniers proposés .
Ils annoncent comme un prologue abyssal le Printemps futur , ou les équinoxes d’ été tant espérés .
Ce sera un mois de Mars tout en fleurs d’amandiers et fleurs de flamboyants.
Et d’abord ces deux en échos
et feuillages…
Véronique Cotet Chastelier
1/ Honneur à Charles Baudelaire,
À la beauté vénéneuse
« …Et des esclaves nus tout imprégnés d’odeurs
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes
Et dont l’unique soin était d’approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir. »
Les Fleurs du Mal
2/ Extrait « Souvenances » , de Julienne Salvat
Roulée dans les bras multiples de la nuit
je peine à remembrer mes bois d’eben
Si je descendais assez profond le filon de gemme
des senteurs bondiraient à la face diurne
de ma lucidité
mon bien
mon régal inespéré qui fait soif aux fleurs
Antan d’enfance où j’ai couru sur les
racines gisements de serpents noués !
La Levée étirait son armée de
flamboyants sanguinolents […]
Editions L’Harmattan 2017
in Odeurs Cafrines