Corona
Du dedans de la main, l’automne dévore sa feuille : nous sommes amis
Nous libérons le temps de la coquille de noix
Et nous lui apprenons à marcher
Le temps retourne vers sa coquille
Dans le miroir c’est dimanche
Dans le rêve nous dormons
La bouche parle vérité
Mon regard descend vers le sexe de l’aimée
Nous regardons
Nous nous parlons des ténèbres
Nous nous aimons comme pavot et mémoire
Nous dormons comme vin dans les coquillages
Comme mer dans les rayons de sang de la lune
Nous nous tenons enlacés près de la fenêtre
Ils nous dévisagent de la rue
Il est grand temps que l’on sache
Il est grand temps que la pierre s’habitue à fleurir
Que le non-repos batte au cœur
Il est temps que le temps soit
Il est temps
Ô MERCI
C’est LE poème qui libère nos esprits las & méfiants de la coquille de noix …
Coïncidence jolie :
Il illustre la merveilleuse photo noir& blanc de Marie , cheveux lings denoués et de profil, à la fenêtre, regardant au loin l’airial de leur petite maison landaise , la maison du bonheur de Félix Arnaudin & Marie
[cf : jusqu’au 5 novembre 2017 l’exposition à la Gare historique de l’Ecomusée de Marqueze à Sabres dans les Landes]
Félix , poète , amoureux de la jeune Marie, Felix le possédé de la Lande :
» Terre de grandiose et ensorcelante poésie que j’ai maladivement aimée et qui reste devant mes yeux, à travers l’amertume de mes regrets , toujours majestueusement souriante. »
» Ô mes vieux pins tant aimés… Rois aériens de la vastité rase, si grands de votre sauvage isolement dans l’étendue déserte . »
» Désert magnifique , enchantement des aïeux , déroulant dans le désert du ciel sa nudité des premiers âges . »