Ce souvenir s’arrête à la mer

Steffen Popp

 

Ce souvenir s’arrête à la mer

Tu marches dans le sel, vent de mer, éléphants de mer
plus tard j’ai oublié les noms secrets du ressac
– tes pas tâtonnant dans le sable, bois mort
ce que peut bien recracher la mer par intempéries
ici tu n’es pas seulement un ami
un souvenir de mon livre d’or.

Ce qui tombe par terre façonnera la plage
des mouvements s’estompent,
des gestes s’effilochent dans l’obscurité
– une fois encore, la nuit ouvre le cosmos
les étoiles ne sont que lumière artificielle, mais elles posent
des perspectives dans ta tête, qui n’est pas là.

Tu pars de là avec des plantes rares, des pierres
tu t’en vas promenant la tortue au bout d’un fil bleu
– je n’arrive pas bien à voir, est-ce le monde
en train de sombrer qui tire ce fil de ma peau
ou juste un démon perdu
un reptilien plastique du temps de mon enfance.

Diese Erinnerung endet am Meer

Du gehst im Salz spazieren, Seewind, Seeelefanten
später vergaß ich die geheimen Namen der Brandung
– dein Tasten im Sand, gestorbenes Holz
was immer das Meer auswirft unter Witterungen
du bist hier nicht einfach ein Freund
eine Erinnerung aus meinem goldenen Album.

Was aus den Händen fällt wird den Strand bilden
Bewegungen verblassen,
Gesten zerfasern im Dunkel
– Nacht öffnet noch einmal den Kosmos
die Sterne sind Kunstlicht, aber sie legen noch einmal
Blickachsen in deinen Kopf, der nicht da ist.

Du gehst davon mit seltenen Pflanzen, Steinen
führst die Schildkröte fort an einem blauen Faden
– ich kann nicht erkennen, ist es die Welt
in ihrem Sinken, die dieses Garn aus meiner Haut zieht
oder nur ein verlorener Dämon
ein Plastikreptil aus den Jahren der Kindheit.

Steffen Popp

© kookbooks
from: Kolonie Zur Sonne. Gedichte
Idstein: kookbooks, 2008
Audio production: 2009, Literaturwerkstatt Berlin
Traduit de l’allemand par Aurélie Maurin, für transkrit, revue littéraire, 2015
Source : Lyrikline