BAHLIL
Je marche dans les rues de Bahlil,
Ahmed qui me conduit entre les murs de pierre
et la sécheresse de la rivière, est venu me chercher sur la place
tout en bas du village.
Il me dit qu’en langue tamazir
Bahlil veut dire le charme de la nuit
et je suis tout près à le croire tant
je suis heureux de marcher ainsi à son côté.
Il fait frais, la terre ocre retient encore les désirs d’eau
que lui ont laissé les petites heures du jour.
Les premiers enfants viennent à notre rencontre
des hommes sortent de la montagne
leurs maisons y sont creusées
Bientôt le soleil sera trop chaud
pour pouvoir biner le petit jardin
prendre soins des fèves, des pois et
des quelques fleurs qui y poussent
alors il ne faut pas tarder.
Cependant chacun salue, l’arrête pour connaître les nouvelles.
Est-ce que le dispensaire sera ouvert aujourd’hui ?
L’instituteur est-il enfin arrivé ?
À chacun il répond
et chacun remercie
non sans s’être enquis de celui que je suis
Il leur dit que je suis celui qui monte vers le haut du village,
vers la maison d’Ahmed
sa femme et ses deux fils ;
Que déjà la bouilloire est sur le feu
et qu’il y a suffisamment
de sucre à casser pour le thé.
Jean-Claude Tardif