Artaud, c’est la guerre de la poésie contre tout

Mardi 8 mars – Halle des Chartrons – 20h30

KacemArtaud, c’est la guerre de la poésie contre tout

Conférence de Mehdi Belhaj Kacem suivi d’un débat avec Jean-Paul Michel, Gilbert Tiberghien et le public.

Mehdi Belhaj Kacem est romancier, essayiste, philosophe et acteur franco-tunisien. Né en Tunisie en 1973 de père tunisien et de mère française, il vit en France depuis l’âge de 13 ans. Il est l’auteur de plusieurs romans parus chez Tristram (Cancer, 1994, et Vies et morts d’Irène Lepic, 1996), ainsi que de nombreux essais dont L’Esprit du nihilisme (Fayard, 2009) et Après Badiou (Grasset, 2011).

La soirée :
– Lecture de textes d’Antonin Artaud (extraits de Histoire vécue d’Artaud – Mamo, Van Gogh le suicidé de la société, Le Pèse-nerfs) par le comédien Gilbert Tiberghien.
– Conférence de Mehdi Belhaj Kacem sur Artaud.
– Projection du film d’André Labarthe : Artaud cités, atrocités (collection Ecrivains de notre temps/CNC images de la culture).

Entrée libre

3 réflexions sur « Artaud, c’est la guerre de la poésie contre tout »

  1. Je me souviendrai longtemps des mots d’Artaud dans la voix de mon ami Gilbert Tiberghien, aujourd’hui disparu.

  2. Le thème de la soirée proposée par le Marché de la poésie de Bordeaux « Artaud c’est la guerre de la poésie contre tout m’avait attiré. De plus, la présence de l’écrivain, philosophe MBK (Medhi Belhaj Kacem) n’était pas pour me déplaire. Des amis m’avaient parlé de son intervention émouvante aux Rencontres de Chaminadour en septembre 2014 consacrées justement à Artaud. C’est par des propos un peu surprenant que MBK commença son intervention en déclarant qu’il ne ferait pas une conférence, mais qu’il réagirait au rebond des lectures de Gilbert Tiberghien des textes d’Artaud. Notamment Vang Gogh le suicidé de la société, ou Héliogabale. De rebond, il y en a eu mais imprécis, un peu à côté, hésitants. Désirant parler du refoulé de la littérature occidentale moderne (notamment la douleur des poètes) MBK fragile derrière son micro tissa des paroles sans intensité. Dialoguant, du moins essayant de dialoguer avec le poète Jean-Paul Michel et l’écrivain Jean-Paul Chavent (un ami proche de MBK par ailleurs un très bon auteur pas suffisamment connu), il s’enferma dans la thèse avancée par Sollers il y a quelques années des rapports intimes entre l’œuvre d’Artaud et de Debord. Cette hypothèse qui en vaut une autre n’est pas inintéressante mais de grandeur en grandeur attribuée à un tel ou un tel la pensée s’évapore devient volatile et ne s’empare pas de la langue pour suffisamment pouvoir argumenter des propos étayés. Un peu déçu donc, d’autant que certains spectateurs qui posaient des questions pertinentes voulant entrer dans le dialogue avec l’invité n’ont pas eu vraiment de réponses. Une autre fois, j’espère, nous entendrons à Bordeaux MBK qui se tiendra à la hauteur de l’exigence qu’impose sa pensée.

    1. Désolé, je corrige mon commentaire, MBK ne parle pas de la douleur des poètes mais de la souffrance proprement humaine, celle de l’entrée dans le langage, dans la représentation que certains écrivains comme Artaud ont pointée. La douleur du martyr se sacrifiant à l’autel de la littérature et pariant sur la consolation littéraire pour continuer à vivre et ne pas se suicider. Peut-être que dans la posture du peu, non pas du minimal mais du minuscule il s’agit alors de parier aussi sur le suspend de la pensée, les instants de grande respiration où la vie humaine accepte de s’accorder au vivant, sans grandeur, sans hauteur d’âme.

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