Entre nous l’isthme se prolonge
La parole qui fut jadis s’est tue
Quelques broussailles te couvrent le visage
Quelques toiles te masquent la face
Entre nous se prolonge le strident silence et la parole qui fut se
ramollit
La roche écarlate se dissout taillée par le vent la pluie et les vagues
Alors l’effluve se faufile entre le fruit et sa chair L’isthme se prolonge
jusqu’à l’affliction
Je guette le sens dans l’aurore
Entre les rivages éloignés l’azur accueille les vivants L’atmosphère
inondée se charge de toutes les voix
Alors naît la parole
Le silence n’a pas de place dans l’isthme de mes jours Lentement
ma mémoire croît bâtie de paroles de talismans aux sons aigus
Des cris des oiseaux d’outre-mer
Je guette le sens dans l’aurore
Aymen Hacen
Tunisie