Amour, longue impatience ! disait-il, et c’était
comme en rêve, il allait sur le chemin d’ombre
où il était passé maintes fois. Mais aujourd’hui
le chemin s’en allait plus loin, tout un paysage s’ouvrait,
et plus haut scintillaient des cimes au gré de ses pas de marcheur,
et dans le silence des champs les couleurs éclataient plus vives.
Et toute crainte avait cessé, toute méfiance,
c’en était fait des bruits du cœur, des chemins tortueux de l’âme,
une voix disait : « La nuit vient. C’est le commencement du monde. »
Jean-Yves Masson, Neuvains du sommeil et de la sagesse XCVII