Vague immense de nos voix
respirations qui nous rongeaient le ventre
vague immense de nos souffles
au-delà des voûtes comme de très hauts nuages
chevelure de nos voix peignée par les doigts du vent
toison léonine aux boucles rousses de nos salives
nos haleines ondulaient comme des guirlandes
par-dessus les arbres et tous les toits de la ville
chevelure nouée de nos cris
– large bandeau au front des montagnes
longue tresse d’air qui s’ébroue
en lançant des appels aux sillages inconnues
chevelure de nos voix là-bas
averse étourdissante et fauve à l’épaule de la terre
Claire Genoux
Saisons du corps
Editions Empreintes, Chavannes-près-Renens (Suisse), 1999