Lourds édredons de suie et plumes de souvenirs :
Ce fut le monde.
Il ne reste rien que la pointe
Des plus hautes branches crevant la couche de brouillard
Où la marche m’endort, et la pointe des grilles
Entourant les jardins pleins de monstres paisibles,
Et la pointe de vos talons, passantes dangereuses,
Marquant le temps désaccordé, le temps qui fut,
Dans la lueur mauve qui sursaute et va mourir,
Sous le pont fracassant les silhouettes et les voix
Brûlent sans une flamme et leur cendre épaisse
m’étouffe.
Encore un pas, je dors, porté par de molles buées ;
L’œil fixe et sans paupière au milieu de mon ventre épie.
Ce fut le monde.
Il ne reste rien que la pointe
Des plus hautes branches crevant la couche de brouillard
Où la marche m’endort, et la pointe des grilles
Entourant les jardins pleins de monstres paisibles,
Et la pointe de vos talons, passantes dangereuses,
Marquant le temps désaccordé, le temps qui fut,
Dans la lueur mauve qui sursaute et va mourir,
Sous le pont fracassant les silhouettes et les voix
Brûlent sans une flamme et leur cendre épaisse
m’étouffe.
Encore un pas, je dors, porté par de molles buées ;
L’œil fixe et sans paupière au milieu de mon ventre épie.
Jacques Réda