Prison à vie
Je vis enchaîné à ta beauté,
tel Prométhée à son rocher ;
sans pouvoir casser le lien fort
qui m’unit à toi… malgré mes efforts.
De quel délit barbare fus-je accusé
pour avoir à supporter
une peine si douce et à la fois si dure ?
Mon désir est un plaisir qui mène à la torture.
Tu m’attires comme un abîme lumineux ;
Je lutte pour m’arracher à tes côtés
Avec d’un colosse la force décuplé.
Rien à faire ! À vivre toujours enlacé
à ton corps flexible et harmonieux
Il semble que je sois condamné.
Cárcel perpetua
Yo vivo encadenado a tu hermosura,
lo mismo que a su roca, Prometeo;
sin poder quebrantar la ligadura
que me une a ti… por más que forcejeo.
¿De qué delito bárbaro fui reo,
para tener que soportar tan dura
y a la vez dulce pena? Mi deseo
es un placer que llega a la tortura.
Me atraes como abismo luminoso;
lucho, por arrancarme de tu lado,
con las fuerzas terribles de un coloso.
¡Inútil! A vivir siempre abrazado
a tu cuerpo flexible y armonioso
parece que estuviera condenado.
Julio Flórez Roa
(Colombie)