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Ne dis rien, c’est mieux
Ne dis rien, c’est mieux.
Ce serait inutile. C’est déjà passé.
Ce fut une étincelle, un instant. C’est arrivé.
Je suis arrivé à cet instant.
Il se peut que toi aussi le feras.
Cela arrive toujours avec les poèmes :
ils se terminent en condensant les formes
dans nos yeux comme l’haleine
sur un cristal gelé ;
les formes, avec leur blessure.
Donc on construit le texte
on choisit le style, le scenario,
on installe les perspectives, invente les personnages,
on propose leurs rencontres, leur donne leurs élans,
mais pas la blessure, la blessure nous précède,
nous n’inventons pas la blessure, nous venons
à elle et la reconnaissons.
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Mejor no diga nada…
Mejor no diga nada.
Sería inútil. Ya ha pasado.
Fue una chispa, un instante. Aconteció.
Yo acontecí en ese instante.
Puede que usted también lo hiciera.
Suele ocurrir con los poemas:
terminan condensándose las formas
en nuestros ojos como el vaho
sobre un cristal helado;
las formas, con su herida.
Pues quien construye el texto
elige el tono, el escenario,
dispone perspectivas, inventa personajes,
propone sus encuentros, les dicta los impulsos,
pero la herida no, la herida nos precede,
no inventamos la herida, venimos
a ella y la reconocemos.
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