Le corps de qui

Le corps de qui

De moi, ô corps, approche-toi sans crainte
Ton corps appartient à ton sanglot aux confins des délices de l’amour
De ton corps approche-toi, ô corps
et regarde tes membres
se défaire
et se dissoudre
Ton cri est ton commencement, ô corps
Pour lui les branches
les arcs
Pour lui les rires naissent
du gosier de l’éternité
Ne crains pas de te désintégrer, ô corps
et nu, avance vers mes yeux
nu et brûlant
Dans la tempête grave-toi
avec l’envie des fossettes
Triomphe de toi et de moi
pour que la langue jubile
de fondre
entre les fissures d’un nuage
à la flamme attisée
corps, sois pour moi
logis d’eau
épi
pour infirmer ce dont me menace le soir
mort
et anéantissement

Mohamed Bennis