L’oiseau frêle sur la branche
Le frémissement des feuillages dans l’arbre
Le petit vent remuant les fleurs du prunus
Ta main par-dessus mon épaule
Nous cherchions le soleil prisonnier de l’ombre
Consolés par les vagues qui revenaient de loin
Ce pied de basilic sur le rebord de la fenêtre
Nous ne savions si le pigeon est revenu
Faire son nid sur le haut du palmier
Et nous confinés dans les lueurs
Accompagnés par l’incertitude des heures
Nous avions la nostalgie
Du petit accordéon sur le pont
Les îles soudées par les rivières
Tant de promenades dans l’insouciance
Comme des envolées se posant sur le quai
Des berges du fleuve inondé de mille lumières
J’étais venu à toi comme un grenadier
Tu m’apprenais à reconnaître les roses trémières
Palmeraies et pinèdes entremêlées par les soirs
D’absence où les retrouvailles hébergeaient
Les couleurs du ciel couché à l’horizon des frontières
Et la nuit couverte de voies lactées
Nous confondions les étoiles
L’illumination soudaine et la beauté du monde
Comme une vibration dans les violons fougueux
Nous étions pourtant sur Terre
Avions-nous assez aimés ses saisons
Près du citronnier éclatant
Parfumant nos demeures
Avons-nous supplié le désert loin des ensablements
Rempli nos yeux de tant de sources
Pour effacer les blessures de la pierre
Comme les choses les plus simples
Deviennent comme un rêve inaccessible
De l’Humanité entière !