Il est des instants où s’apaise

Il est des instants où s’apaise

Il est des instants où s’apaise
Le funeste orage de la vie.
C’est quelqu’un qui vous touche l’épaule,
Ou qui pose un regard radieux…

Et alors le quotidien s’effondre
Dans un sombre gouffre sans fond…
Et lentement, au-dessus du gouffre,
L’arc-en-ciel du silence se lève…

Et la mélodie naissante et sourde,
Dans le silence qui retient son souffle,
Frôle les cordes, engourdies par la vie,
De l’âme tendue comme une harpe.

Есть минуты, когда не тревожит

Есть минуты, когда не тревожит
Роковая нас жизни гроза.
Кто-то на́ плечи руки положит,
Кто-то ясно заглянет в глаза…

И мгновенно житейское канет,
Словно в тeмную пропасть без дна…
И над пропастью медленно встанет
Семицветной дугой тишина…

И напев заглушенный и юный
В затаeнной затронет тиши
Усыплeнные жизнию струны
Напряжeнной, как арфа, души.

Alexandre Blok

(1880-1921) – Le Monde terrible (Poésie/Gallimard, 2003) – Traduit du russe par Pierre Léon.

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