Échanges croisés -Samedi 11 mars – 20h30 – Halle des Chartrons

« Quelle langue pour écrire ? »

Quels sont les rapports entre la poésie et la langue dans un contexte de mixité culturelle ?

Choisit-on une langue plutôt qu’une autre selon ce qu’on veut exprimer ou selon la manière dont on veut l’exprimer ?

Quels apports chaque langue apporte-t-elle à l’autre, au delà du vocabulaire, en matière de forme et de fond ?

Participants : Leïla Sebbar, Tahar Bekri, Hubert Haddad et Seyhmus Dagtekin.

Médiateur : Hubert Prolongeau.

Entrée libre.

Leïla Sebbar

Née en Algérie française et coloniale, d’un père algérien lettré en arabe et en français et d’une mère française, tous deux instituteurs, elle quitte l’Algérie pour poursuivre des études supérieures de lettres à Paris. Elle centre son travail de recherche sur la figure du « bon nègre » dans la littérature coloniale française au 18ème siècle, sur l’éducation des filles, les violences contre les petites filles, avant d’accéder à la fiction. Elle s’attache à explorer l’exil, ses différentes formes et ses effets poétiques et politiques dans ses romans et ses nouvelles, en même temps qu’elle s’exerce au récit autobiographique avec d’autres auteurs dans plusieurs recueils sur l’enfance.

Leïla Sebbar publie aussi des récits d’un voyage immobile avec textes et images sur les deux rives de la Méditerranée, où se croisent l’Algérie, métaphore de l’Orient et la France, métaphore de l’Occident.

Tahar Bekri

Né en 1951 à Gabès en Tunisie, il vit à Paris depuis 1976. Il écrit en français et en arabe et a publié une vingtaine d’ouvrages (poésies, essais, livres d’art). Sa poésie est traduite dans différentes langues et fait l’objet de travaux universitaires. Son œuvre, marquée par l’exil et l’errance, évoque des traversées de temps et d’espaces continuellement réinventés. Parole intérieure, elle est enracinée dans la mémoire, en quête d’horizons nouveaux, à la croisée de la tradition et de la modernité. Elle se veut avant tout chant fraternel, terre sans frontières. Tahar Bekri est considéré aujourd’hui comme l’une des voix importantes du Maghreb. Il est actuellement Maître de conférences à l’Université de Paris X-Nanterre.

Hubert Haddad

Né à Tunis en 1947, Hubert Abraham Haddad a suivi l’exil de ses parents en France, quelques années plus tard, et a connu les aléas de l’immigration qu’il évoque dans son récit Le Camp du bandit mauresque (Fayard, 2005). Au sortir de l’adolescence, il fonde la revue Le Point d’être dans la mouvance du surréalisme. Son premier recueil de poèmes Le Charnier déductif paraît en 1967. A partir de Un rêve de glace (Albin Michel, 1974 ; Zulma, 2005), les romans et les recueils de nouvelles alternent sans discontinuer avec les essais sur l’art, la littérature ou la danse contemporaine, les pièces de théâtre et les recueils de poèmes. Sa longue expérience des ateliers d’écriture l’ont conduit à publier Le Nouveau Magasin d’écriture (Zulma, 2006), suivi en 2007 du Nouveau Magasin d’écriture. Par ailleurs, peintre et illustrateur, Hubert Haddad expose à Paris, Lyon, Châlons, Marrakech…

La revue Apulée n°1 : Cette nouvelle revue annuelle de littérature et de réflexion initiée par Hubert Haddad s’engage à parler du monde d’une manière décentrée, nomade, investigatrice, loin d’un point de vue étroitement hexagonal, avec pour premier espace d’enjeu l’Afrique et la Méditerranée. Avec son numéro inaugural, c’est sur le thème des Galaxies identitaires que la revue Apulée entre en scène pour tenter d’en finir avec les enfermements idéologiques, les replis élitistes et les fanatismes aveugles. Et la création et la réflexion ont beaucoup à dire sur les identités… Ce Marché de la Poésie sera l’occasion de présenter le numéro 2 d’Apulée.

Seyhmus Dagtekin

Wedding photo backdrops set for picturesPoète et romancier, né et élevé dans un village kurde en Turquie, il vit à Paris depuis 1987. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français. Prix de l’Académie française Théophile Gautier et lauréat du Prix Mallarmé 2007 pour Juste un pont, sans feu (Le Castor Astral, 2007), Prix international de poésie francophone Yvan Goll pour Les chemins du nocturne (Le Castor Astral, 2000) et son roman A la source, la nuit (Robert Laffont, 2004), il a reçu la mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie. Ses textes ont été publiés dans de nombreuses revues et anthologies.

Hubert Prolongeau

Né en janvier 1962 à Bordeaux, Hubert Prolongeau est un journaliste, écrivain et essayiste et auteur de romans policiers.

Après des études de droit, il s’inscrit au Centre de formation des journalistes de Paris. Après son diplôme en 1985, il est d’abord attaché de l’Ambassade de France en Egypte, puis journaliste à la radio Médi 1 de Tanger. A la fin des années 80, il s’installe définitivement à Paris et signe des critiques de cinéma pour Télérama, des ciritiques littéraires pour Elle et le Journal du dimanche. En même temps, il écrit pour différents journaux tels que Le Monde, Le Monde diplomatique, Libération, Le Magazine littéréraire, Le Nouvel Observateur… Ses grands reportages pour ce denier media, dont certains seront publiés en volume, établissent solidement sa réputation.

Hubert Prolongeau est l’auteur de douze romans, dont dix policiers, d’un recueil de nouvelles et de quelque seize essais et reportages.