De mon lit de prison

 

De mon lit de prison qui geint quand on s’y pose
Si petit et si bas que l’on n’y peut s’asseoir,
Vers le ciel du levant et les pins au tronc rose
Je me tourne, le soir.
Là-bas est le pays du grand ami que j’aime
Et si je ne sais plus sous quels cieux il combat
Je sais que son regard, des antipodes même,
Se tourne vers là-bas.
Lui pour la liberté fait au loin sa besogne,
Moi, le sort à brisé mon travail et mes vœux,
Mais son cœur et le mien s’envolent en Pologne
Se rejoindre tous deux.

Micheline Maurel

Ravensbrück, septembre1943