Choses de la terre

 

Ferreira Gullar

Choses de la terre

Toutes les choses dont je parle sont dans la ville
entre le ciel et la terre.
Ce sont toutes des choses périssables
et éternelles comme ton rire
la parole solidaire
ma main ouverte
ou cette odeur de cheveux oubliée
qui revient
et rallume sa flamme inattendue
dans le cœur de mai.

Toutes les choses dont je parle sont de chair
comme l’été et le salaire.
Mortellement insérées dans le temps,
elles sont dispersées comme l’air
sur le marché, dans les ateliers,
dans les rues, dans les hôtels de voyage.

Ce sont choses, toutes.
quotidiennes, comme des bouches
et des mains, des rêves, des grèves,
dénonciations,
accidents du travail et de l’amour. Choses,
dont parlent les journaux
parfois si rudes
parfois si obscures
que la poésie même les éclaire avec difficulté.

Mais c’est en elles que je vois battre ton cœur,
monde nouveau,
encore en état de sanglots et d’espérance.

Coisas da Terra

Todas as coisas de que falo estão na cidade
entre o céu e a terra.
São todas elas coisas perecíveis
E eternas como o teu riso
A palavra solidária
Minha mão aberta
Ou este esquecido cheiro de cabelo
Que volta
E acende sua flama inesperada
No coração de maio.

Todas as coisas de que falo são de carne
Como o verão e o salário.
Mortalmente inseridas no tempo,
Estão dispersas como o ar
No mercado, nas oficinas,
Nas ruas, nos hotéis de viagem.

São coisas, todas elas,
Cotidianas, como bocas
E mãos, sonhos, greves,
Denúncias,
Acidentes do trabalho e do amor. Coisas,
De que falam os jornais
Às vezes tão rudes
Às vezes tão escuras
Que mesmo a poesia as ilumina com dificuldade.

Mas é nelas que te vejo pulsando,
Mundo novo,
Ainda em estado de soluços e esperança.

Ferreira Gullar

Brésil
Traduit du brésilien par Luzilá Gonçalves et Didier Lamaison