Mes arbres abattus
mes oiseaux crucifiés
mes places sans statues
mes soleils sans été
le creux du bronze aux cloches
et son âme aux canons.
Un fleuve à noyer mon enfance
mon chien fidèle
mes remords
Attila et les viandes crues
montant la garde à mes frontières
mes grands morts allongés dans l’herbe
mon ciel récitant des proverbes
mes enfants affamés
mes filles sans amour
mon coeur qui voulait battre
au-delà de vos guerres
fusillé sur le mur de plomb
La peur des gifles sur les toits
la peur du sable entre les doigts
mille et trop de raisons de me pendre aux patères
…
si l’eau de source ardente et fière
si l’eau de Médicis
obstinée de lumière
n’était venue à mon secours.
Lucien Laborde