A tout prendre…

À tout prendre

À tout prendre
Je choisirai juste ce qui me tombe sous le nez.
À tout chercher
Je ne chercherai rien
Sachant que tout vient à point
À qui sait attendre.

À tout attendre
Je ne voudrai rien de plus
Mais rien de moins non plus.

À trop vouloir être
J’ai oublié de vivre
À trop vouloir survivre
J’ai oublié de respirer
À trop vouloir prendre
J’ai cru comprendre
À trop chercher à entendre
J’ai oublié le son du vent dans les grands pins
À trop avoir entendu le trafic
J’ai perdu mon temps
À trop avoir écouté les autres
J’ai pris trente ans d’avance
À trop être précoce
J’ai perdu le temps de l’innocence
À trop croire en la bienveillance
J’ai failli me noyer

Et c’est auprès de mon arbre que j’ai reconnu l’essence primitive du sens de la vie
Auprès de ma mer que j’ai souffert, senti, expiré ou presque
Auprès de mes sables blonds et de ma terre noire que tu revenais
Mais je ne le savais pas

Puis c’est un grand souffle qui a tout balayé pour reprendre mon chemin sinueux
Et la marée galopait dans la baie d’Andernos
Des ondes de choc frappaient sur la vase et la barque rouge se balançait
S’arrachant du varech
Et j’ai oublié le mot qui devait tout guérir.

Véronique C Chastelier