Ô fils de mère
Tu es né libre comme l’ombre de la brise
Et libre telle la lumière du matin dans le ciel.
Là où tu allais, tu gazouillais comme l’oiseau
Et chantais selon l’inspiration divine.
Tu jouais parmi les roses du matin
Jouissant de la lumière là où tu la voyais.
Tu marchais –à ta guise- dans les prés,
Cueillant les roses sur les collines.
*
Ainsi Dieu t’a conçu, fils de l’existence
Et la vie ainsi t’a jeté dans ce monde.
Pourquoi accepter la honte des chaines ?
Pourquoi baisser le front devant ceux qui t’on enchaîné ?
Pourquoi étouffer en toi la voix puissante de la vie
alors que retentit son écho ?
Pourquoi fermer devant la lueur de l’aube tes paupières illuminées
alors qu’est douce la lueur de l’aube ?
Pourquoi te satisfaire de la vie des cavernes ?
Où donc est le chant ? Et où le doux élan ?
Aurais-tu peur de la beauté du chant céleste
Craindrais-tu la lumière de l’espace dans la plénitude du jour ?
Allons, réveille-toi, prends les chemins de la vie
Celui qui dort, la vie ne l’attend pas.
N’aie crainte, au-delà des collines,
Il n’y a que le jour dans sa parfaite éclosion.
Que le printemps commençant de la vie
Qui brode des roses dans l’ampleur de sa cape.
Que le parfum des roses matinales
La danse des rayons sur le miroir des eaux.
Il n’y a que les pigeons élégants
Qui roucoulent sans fin dans las prairies
A la lumière ! La lumière douceur et beauté.
A la lumière ! La lumière est l’ombre des Dieux
Abou el Kacem Chebbi – (Tunisie)